Trop haut, trop tôt ? À quelques semaines des élections européennes, le Rassemblement national se projette de plus en plus sur l'issue des élections européennes. Même si le mot d'ordre au sein du parti est de ne surtout pas crier victoire avant le vote et donc les résultats, en coulisses, on se frotte les mains en observant "un alignement des planètes", comme le reconnaît un cadre du parti.
Selon la dernière vague de notre sondage, le RN conserve sa première place, avec 30% d'intentions de vote, soit 12 points d'avance sur la liste Renaissance, allié au MoDem et à Horizons.
"Il faut faire attention aux sondages élevés", met en garde un proche de Jordan Bardella qui évoque les déceptions électorales de 2015 et en 2021. Mais un excès de confiance pourrait faire basculer la campagne. "Si vous criez victoire trop vite, vous risquez d'avoir moins de mobilisation le jour du vote. Notre principal adversaire, c’est l’abstention et en particulier l'abstention des catégories populaires qui constituent une partie de notre bataillon", indique-t-il avec prudence.
C'est pourquoi les entourages de Marine Le Pen et Jordan Bardella n'hésitent pas à refroidir les têtes, en cas d'excès de confiance. Un élu Rassemblement national assure ne pas se laisser déstabiliser par "la dynamique Bardella". "On a le calme des vieilles troupes. On sait que la politique, ce n’est pas de l’euphorie. C’est un long chemin", répète-t-il tout en finissant par reconnaître : "Je ne vois pas ce qui pourrait arrêter la dynamique".
Au sein du gouvernement, on constate aussi un "effet" Bardella. "Sur les marchés, les gens me parlent de 'Jordan'. Pas de Raphaël Glucksmann (qui est donné troisième dans les intentions de vote des Français, derrière Renaissance, ndlr) ou de Marion Maréchal", raconte une ministre. Selon elle, c'est la conséquence d'un effet médiatique, mais aussi d'"un vote d'adhésion".
À cette dynamique, un parlementaire Rassemblement national ajoute qu'un "vote utile" joue en la faveur de la liste incarnée par Jordan Bardella. "La liste des Républicains avec François-Xavier Bellamy ne décolle pas. La mayonnaise ne prend pas non plus pour Reconquête et Marion Maréchal. En plus, l'idée de notre victoire est devenue de plus en plus plausible", estime-t-il.
Mais tout est une question de point de vue puisque Renaissance pense aussi pouvoir bénéficier d'un vote utile. "Il vaut mieux avoir une différence dans les sondages avec un espace à prendre que l’inverse. Sinon, on démobilise son camp, analyse un membre de l'exécutif. Quand on est aussi bas dans les sondages, il y a une prise conscience de tout le monde".
La pression est bien présente pour le gouvernement puisqu'Emmanuel Macron a rappelé il y a quelques semaines ses troupes à l'ordre, leur demandant de s'impliquer davantage dans la campagne des élections européennes. "Le président a été très clair, il veut que tout le monde s’y mette. Ce n'est pas seulement une campagne pour les eurodéputés, mais un enjeu national. Il faut être offensif et ne pas attendre", estime un conseiller ministériel.
Lors du précédent scrutin en 2019, le Rassemblement national l'avait emporté, mais à seulement un point de différence avec Renaissance.
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