ÉDITO - Européennes : "Il n'y a pas grand monde dans le dispositif macroniste, c'est assez faiblard", selon Alba Ventura

Ça s'agite en coulisses pour les européennes qui n'auront pourtant lieu que dans sept mois. Alors que le Rassemblement national et Marine Le Pen ont désigné depuis longtemps Jordan Bardella comme tête de liste, le parti d'Emmanuel Macron n'a toujours pas son candidat. Il ne trouve pas le bon. Plusieurs noms circulent, plus ou moins crédibles, plus ou moins fantaisistes, comme Thomas Pesquet, l'astronaute. Oui oui, vous avez bien lu. Le journaliste écolo Hugo Clément aurait aussi été approché. Plus sérieusement, on a entendu parler de Pascal Canfin, député européen et président de la Commission Environnement, de Thierry Breton, commissaire européen, de Laurence Boone, l'actuel secrétaire d'État aux Affaires européennes. 

On parle aussi de Stéphane Séjourné, très proche du président Macron, député européen qui est aussi le président du groupe Renew, l'Alliance des démocrates et des libéraux au Parlement européen. Autrement dit, il est un peu le porte-étendard de la Macronie au sein de l'institution européenne et c'est lui qui apparaît aujourd'hui comme le candidat le plus légitime. Bruno Le Maire, lui, a dit non, c'est définitif, mais ça n'a même pas été une option envisagée un quart de seconde selon ses proches, alors que les mauvaises langues avancent que le ministre de l'Économie n'a surtout jamais mené de bataille électorale difficile. On fait remarquer aussi que dans le dernier sondage Ipsos, où le ministre est testé face à Jordan Bardella, il totalise 22% des voix contre 29% à Jordan Bardella, alors que Stéphane Séjourné obtient 20%. Il n'y a que deux points d'écart, autant dire qu'il n'y a pas de super candidat chez les macronistes. 

Quant à Élisabeth Borne, son nom a aussi circulé récemment, mais apparemment, la Première ministre n'a jamais été une hypothèse. Tout cela montre quand même qu'il y a un problème de banc de touche. Il n'y a pas grand monde dans le dispositif macroniste, c'est assez faiblard. Pourtant, ce sont des élections qui comptent, surtout quand on est un parti européen et que cela va se jouer aussi au niveau national, pas seulement européen. Ce sera le premier scrutin depuis l'élection présidentielle et cette échéance électorale va donner la couleur, l'ambiance, le ton du reste du quinquennat. Donc ce n'est pas une petite affaire pour le camp Macron, cette élection européenne. Derrière, il va falloir gérer le pays encore pendant trois ans. C'est pour ça que tout compte, le moment de partir en campagne, le choix du candidat... L'enjeu pour Emmanuel Macron et ses troupes, c'est de ne pas laisser l'écart se creuser avec le Rassemblement national.

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