Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes de son programme

Plein emploi dans cinq ans, réforme du RSA, baisse des droits de succession... Pendant plus de quatre heures, Emmanuel Macron a déroulé son nouveau programme et répondu aux questions des journalistes. Si vous n'avez pas tout suivi, retrouvez notre résumé dans cet article.

Lors de la présentation de son programme, Emmanuel Macron a indiqué vouloir mettre en place "la solidarité à la source", une nouvelle réforme dans la continuité de celle du prélèvement à la source. RTL vous aide à mieux comprendre de quoi il s'agit dans l'article ci-dessous.

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Présidentielle 2022 : qu’est-ce que la solidarité à la source, que veut mettre en place Macron ?

Le nouveau programme d'Emmanuel Macron fait réagir ses adversaires dans la course à la présidentielle. "Le #ProjetMacron c'est la maltraitance sociale généralisée", écrit par exemple Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, tandis que pour Valérie Pécresse, le "boulet" du président n'est autre que "son bilan". "Macron a tout raté", lance de son côté Nicolas Dupont-Aignan.

Alors qu'Emmanuel Macron vient tout juste de présenter son programme, Philippe Martinez estime que "rien ne change dans ce qu'il propose". "Il y a une mesure qui m'a marqué : il propose de faire de l'égalité salariale entre les femmes et les hommes une priorité de son quinquennat, cela ne vous rappelle pas son précédent programme ?", interroge le secrétaire général de la CGT, qui dénonce par ailleurs "un président en dehors des réalités".

Les invités de RTL

INVITÉ RTL - Présidentielle 2022 : Macron "est en dehors des réalités", fustige Philippe Martinez

17/03/2022 à 18:35 — 07m01s

"La France se tient aux côtés de l'Ukraine", réaffirme Emmanuel Macron, "bouleversé" par les images de cette guerre "odieuse". Il évoque notamment Marioupol, ville où un théâtre qui abritait des centaines de personnes a été la cible de bombardements russes.

"Je sais que le peuple russe, ce n'est pas ça", ajoute le président candidat à sa réélection, qui s'entretiendra prochainement avec son homologue russe.

Concernant le débat sur l'autonomie de la Corse, "je souhaite d’abord et avant toute chose un retour au calme", indique Emmanuel Macron alors que des violences secouent l'île de beauté depuis l'agression d'Yvan Colonna en prison.

"J'aime les Corses et ils aiment la République", affirme par ailleurs le président, selon qui le gouvernement "a œuvré pendant cinq ans pour que la vie des Corses s'améliore". "La République a été de façon inédite aux côtés de la Corse", estime-t-il.

Évoquant une question "toujours si difficile sur le plan éthique", Emmanuel Macron annonce vouloir organiser "une convention citoyenne" sur la fin de vie. S'il salue "le travail minutieux d'Alain Claeys et Jean Leonetti", le candidat à sa réélection regrette cependant que les "directives précoces soient insuffisamment connues". 

"En France, je ne veux pas de la GPA", soutient Emmanuel Macron, qui par ailleurs "assume d'avoir mis en oeuvre (...) la PMA pour toutes, légalisée conformément à mes engagements".

Le président-candidat est également revenu sur l'allongement de l'IVG de 12 à 14 semaines, après s'y être opposé début juillet dernier dans une interview accordée au magazine Elle. "C’est un droit, mais c’est toujours un drame pour les femmes, c’est toujours un moment très difficile", a-t-il affirmé, réitérant sa volonté de "respecter le droit des femmes à disposer de leur corps".

"Je n'aurai pas servi la démocratie" en demandant la démission du garde des Sceaux, mis en examen en juillet dernier pour prise illégale d'intérêts par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), estime Emmanuel Macron face aux journalistes.

Éric Dupond-Moretti est soupçonné d'avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec qui il était en conflit quand il était avocat. Des accusations qu'il réfute.

"Il faut rassembler tous les responsables politiques sincères qui partagent ce projet, qu’ils viennent de droite ou de gauche", assure Emmanuel Macron, alors que plusieurs anciens ministres de tous bords politiques lui ont apporté leur soutien ces dernières semaines, comme Jean-Pierre Raffarin ou Marisol Touraine.

Alors que la réforme universelle des retraites a été abandonnée en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus, Emmanuel Macron a défendu son nouveau projet face aux journalistes, réitérant son souhait de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans.

"À chaque fois qu’un pays a déplacé son âge de départ légal, il a réussi à augmenter son taux d’emploi", a-t-il justifié. Selon lui, cette nouvelle réforme est "plus simple" et "plus lisible" que la précédente. Il souhaite alors "la mettre en place très vite".

Sur Fessenheim, Emmanuel Macron déclare "assumer cette décision". "On a rénové plus vite les bâtiments, changer plus vite le parc de véhicules et commencer la mutation en fermant des centrales thermiques. La stratégie, c'est la seule qui permet vraiment de répondre à un agenda de baisses de nos émissions et de souveraineté. C'est la seule qui n'est pas hypocrite", a-t-il expliqué. 

"J'assume le choix" du nucléaire. "On aura besoin de plus d'électricité. Si on veut en produire de manière indépendante, on aura besoin du nucléaire", ajoute-t-il.

Quelles différences avec le programme de 2017 ? "A chaque instant où je pourrais faire ce que j'ai dit, je le ferais", répond Emmanuel Macron.

Pour rénover les institutions, Emmanuel Macron veut "un Parlement fort". "Notre démocratie a besoin de continuer de clarifier les termes de la responsabilités politiques en démocratie". 

Le candidat remet sur la table une mesure reportée maintes fois : la proportionnelle. "J'y suis attachée", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron annonce vouloir mettre en place, s'il est réélu, une pension minimale sera portée à 1.100 euros. 

Autre annonce : Macron souhaite que le versement des aides sociales se fasse "à la source". Il qualifie cette mesure de "solidarité à la source". Cette annonce avait déjà été présentée par le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.

Richard Ferrand

CAF, APL, RSA ... Qu'est-ce que le versement automatique dont parle Richard Ferrand ?

"Prévenir les inégalités à la racine passe par deux immenses chantiers. Il faut changer complètement la méthode et j'ai besoin d'une mobilisation de la nation pour obtenir des changements : école et santé", annonce-t-il 
"Les choses ne vont pas assez vite", estime-t-il

Sur l'école et la santé, l'investissement ne suffit pas. "Il faut qu'on arrive à mobiliser différent les énergies et de sortir de la guerre de positions dans laquelle on est". 

Je souhaite que le chantier de l'école débute par une large consultation en fixant des objectifs nationaux

Pour une société plus unie, Emmanuel Macron estime que "notre société doit continuer de mieux protéger nos enfants". "Protéger nos enfants, c'est les protéger des nouveaux usages", explique-t-il en évoquant vouloir renforcer le "contrôle parental" sur les écrans.

La lutte contre le harcèlement est "une politique essentielle". "On ne parle pas de la souffrance de nos enfants sur le harcèlement qu'ils subissent. C'est un phénomène qui a complètement explosé ces dernières années". Il évoque "l'interdiction pour les écrans et l'accès à ces réseaux". Autre point : "Réguler les plateformes. 

Emmanuel Macron explique être "volontariste mais réaliste". Afin d'obtenir une nation plus indépendante, le candidat assure : "Nous devons travailler plus". Cela se faite à travers deux leviers, à savoir "le plein emploi" et "la réforme des retraites". 

Il annonce une refonte de Pôle Emploi.

Sur le RSA, Emmanuel Macron propose "une part de devoir". "Il y aura dans cette réforme l'obligation de consacrer 15 à 20 heures à une activité professionnelle et d'être mieux accompagné".

Sur le fait de travailler plus longtemps, "il est normal" d'arriver à cela. "La réforme que je propose est différente de celle de 2017", a-t-il ajouté. Il souhaite mener l'âge légal jusqu'à 65 ans, "un décalage progressif", assure-t-il. Autre mesures annoncées : "Prendre en compte les carrières longues, les questions d'invalidité et de pouvoir prendre en compte la réalité des métiers et des tâches"

"Il nous faut assumer de renforcer notre croissance potentiel (...) Il nous faudra poursuivre l'investissement et les réformes en matière d'investissement et de recherche", déclare le candidat. Il souhaite le "renforcement de l'autonomie de nos universités". 

"Nous mènerons une réforme du lycée professionnel pour en faire une filière d'excellence", explique-t-il en évoquant l'alternance, la rémunération et une formation plus adaptées.

Autre point : Emmanuel Macron veut "protéger l'information libre face aux ingérences. "Nous lancerons au niveau national et européen des états généraux pour l'information (...) pour défendre l'information libre et indépendante", déclare-t-il. 

Il veut aussi "consolider un modèle éco viable pour l'information libre et la production de documentaires". "Nous nous battrons aussi pour défendre un metaverse européen", ajoute-t-il.

"La France s’engagera dans la construction de 6 réacteurs et en mettre 8 autres à l'étude", a-t-il annoncé. Sur la rénovation, Emmanuel Macron s'engage à ce que "au moins 700.000 logements par an" soit rénové s'il est réélu.

Emmanuel Macron veut "faire de notre pays une nation plus indépendante". "L'indépendance, ce n'est pas l'autarcie (...) Mais il y a des choses que l'on ne peut pas déléguer à d'autres". Il annonce que l'objectif de 50 milliards d'euros d'investissements dans les armées d'ici 2025 sera atteint. 

Le premier enjeu est de "continuer à gagner en flexibilité et en adaptabilité pour nos armées". Le candidat évoque le domaine du spatial et du cyber. "En parallèle, il nous faut intensifier nos investissement pour faire face à une guerre qui peut revenir sur notre continent".

Selon le candidat, la guerre en Ukraine va déclencher "des crises alimentaires dans les 18 mois à venir". 

Emmanuel Macron résume sa volonté en un mantra : "Je tache de faire ce que je dis et je promets de faire ce que je dis". Il dresse ainsi le bilan de son action à la tête du pays. 

Il avance aussi la volonté de mettre en place "une méthode nouvelle" pour lever "des blocages". "Avec vous, n'est pas juste un slogan mais un projet démocratique".

Emmanuel Macron détaille les trois axes autour duquel s'articule son programme. Le premier est résumé par le candidat ainsi : "Nous arrivons à un moment où le sujet n'est plus de gérer le quotidien mais de prendre des décisions historiques et en rupture". 

Deuxième axe : "le progrès". Troisième "conviction philosophie" : "L'humanisme", explique-t-il

"La question est de savoir comment nous souhaitons aborder cette nouvelle époque", poursuit Emmanuel Macron. 

Le candidat se pose contre "les projets qui proposent le repli (...) la nostalgie de ce qui n'a jamais été". Une pique directement adressée à l'extrême droite. "Je crois à l'inverse. Je pense que devant les peurs qui montent et ce sentiment de dépossession, il nous faut répondre par une ambition lucide", ajoute-t-il

Emmanuel Macron débute son propos en indiquant qu'il s'agit de la "présentation des grands axes du projet que je souhaite soumettre aux Françaises et aux Français pour les cinq années qui viennent et au-delà".

Ce programme est "le fruit d'une cohérence", annonce le candidat qui rappelle que cela s'inscrit dans sa vision déjà détaillée en 2017 : "Un projet d'émancipation, de progrès pour chacun et qui se nourrit des crises traversées"

Le quinquennat du président Macron restera marqué par le mouvement des "gilets jaunes", la pandémie de coronavirus et la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Mais que faut-il retenir des mesures et des réformes mises en place ? Les réponses à lire dans l'article juste en-dessous.

Présidentielle 2022

Quelles sont les réformes emblématiques du quinquennat Macron depuis son arrivée à l'Elysée ?

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live pour suivre en direct la présentation du programme d'Emmanuel Macron. Top départ à 15h pour le candidat-président.