Huit ans après avoir fêté sa victoire devant le pyramide du Louvre, Emmanuel Macron est de retour au sein du musée le plus visité au monde, ce mardi 28 janvier. C'est devant La Joconde de Léonard de Vinci, pièce maîtresse du Louvre, que le chef de l'Etat a pris la parole.
Le cadre est différent de celui l'élection présidentielle de 2017. Le président de la République se rend "au chevet du Louvre" pour faire des "annonces", prévenait l'Elysée. La présidente-directrice du musée, Laurence des Cars, a tiré la sonnette d'alarme dans une note datant 13 janvier et adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati. Dans ce document, elle égrène les problèmes : "Multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés", "obsolescence" des "équipements techniques", "inquiétantes variations de températures mettant en danger l'état de conservation des œuvres".
Derrière Emmanuel Macron et à la droite de Mona Lisa, il est possible de lire "Louvre, nouvelle Renaissance". Un mot ô combien politique pour le Président qui acte "un combat politique" avec ce projet.
Première annonce : le musée du Louvre va disposer d'une nouvelle entrée. "La création d’une nouvelle grande entrée" aura lieu "au niveau de la colonnade de Perrault", a déclaré Emmanuel Macron. L'objectif est de "permettre à cette entrée (…) de redonner au Louvre une de ses entrées, de permettre d’avoir un accès beaucoup plus simple et repenser toute l’esplanade", a-t-il ajouté en précisant que "l'esplanade située devant la colonnade offre beaucoup de possibilités". Emmanuel Macron souhaite que le Louvre soit "au cœur de la ville". Le musée "irriguera le quartier de La Samaritaine, au Pont-Neuf", explique-t-il.
Afin de redéfinir l'entrée du musée, un "concours international d'architecture" sera organisé "fin 2025" afin que "les nouveaux aménagements puissent être inaugurés, d’ici fin 2031 au plus tard".
Gardant en mémoire que les discussions sur le budget se poursuivent au même instant, Emmanuel Macron a évoqué la question du financement de ces travaux. "L'intégralité des travaux seront financés par les ressources propres du musée", à savoir la billetterie, le mécénat et la licence Louvre Abu Dhabi", "sans peser sur le contribuable", a précisé le président de la République. L'entourage du président évalue ce projet à environ 700 à 800 millions d'euros sur une dizaine d'années.
La nouvelle entrée et la création de nouveaux espaces sous la Cour carrée du Louvre, d'ici 2031, devraient coûter environ 400 millions euros. Les travaux pour faire face à la vétusté de l'établissement et l'adapter à la fréquentation sont estimés à environ 300 à 400 millions supplémentaires, sur une dizaine d'années, financés en partie par le renchérissement du billet pour les visiteurs étrangers non membres de l'Union européenne.
Qu'en est-il de La Joconde ? Selon le président de la République, il est important de revoir son positionnement dans le musée du Louvre afin de fluidifier les visites des 9 millions de visiteurs par an. Le tableau sera "accessible de manière autonome" avec "un titre d’accès propre et des conditions qui permettront des conditions de présentation, d’explications qui iront avec ce que La Joconde mérite", a expliqué Emmanuel Macron.
Evoquée comme une piste de financement, Emmanuel Macron a acté la préparation d'une "tarification différenciée plus élevée pour les visiteurs étrangers venus de pays non membres de l'Union européenne. Elle sera effectivement au 1er janvier 2026 et pourra être "appliqué à d'autres musées parisiens", a souligné le chef de l'Etat.
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