Emmanuel Macron s'est prêté hier à un discours de la méthode sur la transition écologique. Un discours censé répondre entre autre à la colère des "gilets jaunes". Objectif atteint ? Ce qui est positif, c’est que c’est un discours comme Emmanuel Macron n’en aurait jamais prononcé il y a trois semaines… sur la méthode et sur la volonté d’avoir un propos apaisé.
Sur la forme, il a mis de la proximité. Il y avait clairement une tentative de rabibochage avec les Français, en se montrant à l’écoute, en descendant un peu de son piédestal, en changeant son vocabulaire.
C’est un Macron qui s’est rendu compte que les "gilets jaunes" n’était pas un mouvement catégoriel, mais un mouvement disparate, avec des gens, des salariés, des retraités, des ouvriers, des mères de famille.
Un Macron qui a concédé que le "chèque énergie", personne ne savait ce que c’était. "Moi non plus", dit-il. Un Macron qui a reconnu que certains n’avaient plus que 10 euros à la fin du mois. Un Macron qui a avoué que le terme de "transition écologique" était assez abstrait qui a expliqué que "les réponses apportées étaient trop loin du terrain, trop loin des gens". Et qui a admis "qu’un seul discours ne suffirait pas à calmer la colère".
Et puis, il s’est efforcé d’être moins vertical, plus horizontal, quand il propose de décentraliser dans les trois mois les débats sur le terrain pour trouver des solutions avec les élus, avec les associations, avec les "gilets jaunes". L’aspect participatif, ce n’était pas une évidence chez lui. On verra ce que ça donne.
Mais il ne pouvait pas convaincre la masse des "gilets jaunes" ? Non évidemment. Quand bien même, il a fait un geste sur la taxation des carburants. Mais on le voit dans le sondage Opinion Way pour LCI et RTL et Le Figaro effectué tout juste après les annonces, 76% des personnes interrogées ne les trouvent pas suffisantes…
Les "gilets jaunes", pour les plus raisonnables, ce qu’ils voulaient, c’était la suppression pure et simple des taxes et ça, ce n’est pas à l’ordre du jour. Mais vous savez bien que la grogne va bien au-delà de ces taxes. C’est une crise du pouvoir d’achat dont Emmanuel Macron est responsable, au même titre que ces prédécesseurs.
Tous ces Français ont atteint le seuil limite de tolérance
Alba Ventura
Ça fait des années qu’on charge la barque sur les mêmes, sur cette classe moyenne qui n’en peut plus de n’avoir droit à rien, d’être tout juste au-dessus du niveau qui l’empêche d’avoir des aides, et trop juste pour pouvoir se payer une nouvelle voiture, des vacances, ou un ciné en famille de temps en temps.
Tous ces Français qui ont atteint le seuil limite de tolérance et qui ne se reconnaissent plus dans leurs dirigeants, qui plus est, lorsque vous avez été élu sur une promesse de transformation. La crise, l’inquiétude est bien plus profonde que la seule colère sur l’essence.
Alors, Emmanuel Macron peut bien vouloir réconcilier "ceux qui parlent de la fin du monde et ceux qui ont peur de la fin du mois". L’intention est peut-être la bonne, mais comme vous le savez, l’Enfer est pavé de bonnes intentions.
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