ÉDITO - ZFE : "Nos députés préfèrent la démagogie à la pédagogie", déplore Isabelle Saporta

Mercredi 2 avril, les députés ont voté en commission spéciale la suppression des ZFE, les zones à faible émission, situées dans 42 agglomérations aujourd'hui. Sauf que cette suppression pourrait coûter beaucoup d'argent.

Cela correspondrait à 40,3 milliards exactement, parce que les députés du RN et de la droite, qui ont réussi à rallier un paquet d'autres députés de tous bords à cette absurdité, en s'érigeant en Jean Moulin de la vieille bagnole, ont enterré cette réforme. 

Sauf qu'au passage, nos résistants de pacotille ont oublié un petit détail quand ils ont dézingué cette mesure de santé publique. Un petit détail à plusieurs dizaines de milliards d'euros tout de même, car ces ZFE, qu'il était soi-disant si urgent de détricoter, elles devaient nous rapporter 40,3 milliards de subventions de Bruxelles d'ici à 2026. 

Une décision politique périlleuse pour la santé des Français

En les supprimant, non seulement on ne touchera pas à cet argent, mais il va falloir en plus rendre un milliard déjà encaissé. Donc le 8 avril, en séance publique, si les députés confirment la suppression de cette mesure, ils vont réussir d'un seul geste à faire perdre de l'argent à la France et à mettre notre santé en danger.

En effet, la pollution de l'air, c'est chaque année 48.000 décès prématurés et 30.000 cas d'asthme infantile qui touchent principalement les plus précaires, car ce sont eux qui habitent généralement près des grands axes routiers.

Des aides disponibles pour changer de véhicule ou obtenir une dérogation

Il faut aussi prendre en compte tous ceux qui travaillent dans ces villes et qui auraient dû changer leurs utilitaires ou les personnes n'ayant pas les moyens de changer de véhicule.

Pour remédier à ça, il y a une forêt, voire un océan d'aides possibles pour changer de voiture ou de fourgon, comme il y a une myriade d'exemptions qui nous permettent de conserver nos vieilles voitures dans ces ZFE. 

Mais c'est sûr que c'est plus facile de hurler avec les loups et de casser une réforme qui construit l'avenir que d'expliquer comment toucher les aides ou comment obtenir une dérogation. Bref, comme d'habitude, nos députés préfèrent la démagogie à la pédagogie.

À lire aussi

pollution

“Il arrive que le mégot parte par la fenêtre” : les mauvaises habitudes des Français persistent sur les routes