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            François Bayrou à Paris, le 31 juillet 2025.
Crédit : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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"Il faut dissoudre, pas le choix", "l’initiative de François Bayrou est un suicide politique" : voici les mots de Nicolas Sarkozy qui a ressorti la sulfateuse dans une interview accordée au Figaro Magazine.
On est obligé de penser à cette réplique signée Michel Audiard et prononcée par Bernard Blier dans Les Tontons flingueurs : "Moi, quand on m'en fait trop, j'correctionne plus, j'dynamite, j'disperse, j'ventile !". C’est méchant à souhait, parfois injuste mais souvent bien senti, il a du métier, Nicolas Sarkozy. Il règle manifestement quelques comptes personnels, mais il faut l’écouter attentivement : quoi qu’on pense de lui, il est un analyste très fin de la vie politique. Et il y a des enseignements à en tirer.
Il règle ses comptes d'abord avec François Bayrou, c’est transparent : l’actuel Premier ministre avait appelé à voter Ségolène Royal en 2007 et François Hollande en 2012... Avec Emmanuel Macron, c’est plus subtil. Il lui en veut pour plusieurs raisons. D’abord, l’actuel président n’a pas écouté ses conseils.
Nicolas Sarkozy l’exhortait notamment à faire une alliance avec la droite depuis 2022. En vain, jusqu’à ce que cette alliance arrive, forcée, après la dissolution. Et puis il y a cette Légion d’honneur, retirée à l'ancien chef de l'État en raison de sa condamnation dans l’affaire dite Paul Bismuth. Sans entrer dans les détails juridiques, Emmanuel Macron aurait pu éviter ou retarder une mesure qui a rendu automatique ce retrait.
L'ancien président de la République lui en veut, donc, mais le plus intéressant, c’est qu’il juge que le moment est venu de régler ce compte. Plus personne ne craint Emmanuel Macron, c’est évident. Et puis surtout, dans la perspective d’une dissolution que beaucoup, dont Nicolas Sarkozy, jugent inéluctable, et d’une présidentielle qui approche, il explique que la droite doit, en quelque sorte, reprendre ses billes.
C’est ce que suggère l’ancien président quand il dit que Les Républicains n’auraient peut-être pas dû dire qu’ils allaient voter la confiance à François Bayrou. Et qu’ils auraient pu choisir l’abstention. En clair : il vaut mieux aller aux élections comme opposant, ne pas être trop abîmé par l’usure du pouvoir. C’est un raisonnement typique des fins de règne. Chacun pour soi. Et il vaut d’ailleurs aussi pour le Parti socialiste.
La petite grenade à fragmentation du "tonton flingueur" Sarkozy signifie que les perspectives de compromis parlementaires se rétrécissent à vue d’œil. Et annonce un peu plus de chaos.
    
    
    
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