Emmanuel Macron a accordé un entretien à TF1 et France 2 ce jeudi 14 mars. Le chef de l'État a livré un éclairage sur la position de la France concernant le conflit en Ukraine. Le président de la République est un artilleur sans obus.
Si on était méchant, on dirait un général sans armée, un capitaine de vaisseau sans navire, mais ce serait exagéré. La métaphore de l’artilleur à court de munitions paraît la plus juste, car c’est bien là le problème le plus criant de la guerre en Ukraine.
Soyons clairs, son analyse de la situation est plutôt lucide. Le sort de la guerre en Ukraine est existentiel pour nous. Il est vrai que la sécurité et la crédibilité de l’Europe est en jeu. Sauf que le décalage entre la parole – volontaire, martiale, diront certains – et les actes - beaucoup plus mesurés - est considérable.
Le président de la République a été interrogé sur la production française d'obus. il a vanté notamment l’augmentation de la cadence de production des canons CAESAR, c’est vrai - et cela compte - et l’effort français de réarmement est réel.
Mais globalement, les dépenses militaires françaises n’atteindront 2% du PIB qu’en 2025. Nous sommes en retard sur l’Allemagne, qui y sera, elle, dès cette année. À titre de comparaison, les transferts sociaux en France représentent 34% du PIB. Quand Macron parle d’économie de guerre... Non, nous n’y sommes pas.
C'est une expression un peu trompeuse. Il faut se méfier des comparaisons historiques, mais puisque le président a cité Churchill jeudi soir, allons-y. Entre 1940 et 1945, les dépenses militaires américaines sont passées de 1,4 à 37 % du PIB.
Alors, je ne dis pas qu’il faut faire la même chose, mais il faut replacer les choses à leur juste mesure. Pour prendre un exemple plus actuel, la Russie, notre "adversaire", puisque c’est comme cela que Macron l’a désignée, consacre 6 % de son PIB aux dépenses militaires.
Emmanuel Macron a évoqué jeudi un emprunt européen pour la défense. C'est un sujet européen, et c’est d’ailleurs le commissaire Thierry Breton qui a pris le premier une initiative en la matière. Mais il faut donner l’exemple.
Jeudi, Macron a assumé - il utilise beaucoup ce mot "assumer"- une position plus tranchante que nos partenaires européens face à la Russie. Mais pour que les autres le suivent, il faudra sans doute que l’artilleur Macron soigne un peu son approvisionnement.
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