ÉDITO - Tablettes numériques en prison : "Gérald Darmanin a sifflé la fin de la récréation", lance Isabelle Saporta

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a demandé la suspension du programme d’équipement en tablettes numériques des prisons françaises, en raison de dysfonctionnements. 65 des 125 millions d’euros initialement débloqués sont gelés.

Le Ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP

PRISONS - Tablettes fournies à des prisonniers : "On marche sur la tête !"

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PRISONS - Tablettes fournies à des prisonniers : "On marche sur la tête !"

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Une nouvelle polémique dans les prisons de l'Hexagone. Le programme "Numérique en détention", lancé par Nicole Belloubet en 2018 et qui a permis à des détenus d’utiliser une tablette dernier cri pour regarder des films et jouer aux jeux vidéos, a été gelé par Gérald Darmanin à la suite d’un détournement des tablettes, censées être sécurisées.

Alors que le garde des Sceaux bataille sans relâche ces derniers mois pour créer des prisons haute sécurité et que les narcotrafiquants soient enfin privés de portables en prison afin de limiter la poursuite de leurs affaires, ce dispositif vient mettre à mal sa stratégie. À quoi cela sert qu’on se batte pour que les prisonniers n’aient plus de portables si c’est pour leur donner des tablettes ? On marche sur la tête.

Cette folie, très certainement partie d’un bon sentiment, devait coûter la bagatelle de 125 millions d’euros au contribuable. Heureusement, Gérald Darmanin a donc sifflé la fin de la récréation avant que l’argent ne soit intégralement dilapidé. Mais 60 millions d’euros sont quand même partis en fumée.

Un programme rapidement détourné par les détenus

Ce programme était initialement conçu dans le but d’aider les prisonniers à accomplir certaines tâches comme la rédaction du courrier ou la gestion de leur planning de parloir. Mais n'était-il pas plus judicieux de leur fournir du papier et un crayon plutôt ? Alors que le système sécurisé devait être inviolable, il a été craqué au bout de cinq minutes par les prisonniers.

Je me demande quand même si le plus sûr moyen pour que nos politiques arrêtent de jeter notre argent par les fenêtres, ce ne serait pas de les obliger à rembourser leurs énormes âneries. Parce que 60 millions à rembourser, ça a le mérite de faire réfléchir à deux fois avant de les dilapider.

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