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EDITO - Réforme des retraites : "Macron fait la réforme que la droite a toujours voulu faire", estime Alba Ventura

Alba Ventura réagit aux contours de la future réforme des retraites qui sera présentée ce mardi 10 janvier par la Première ministre, Elisabeth Borne.

Emmanuel Macron, le 21 octobre 2022
Emmanuel Macron, le 21 octobre 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
EDITO - Réforme des retraites : "Le président a désormais une majorité", estime Alba Ventura
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L'invité de RTL - Alba Ventura
Alba Ventura - édité par Sarra Djeghnoune
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Le gouvernement a-t-il réussi à embarquer les Républicains concernant la réforme des retraites ? Tout se passe comme prévu. Si vous réécoutez tout ce qui a été dit ces derniers mois, vous avez le contour de la réforme. Depuis le début, Emmanuel Macron fait le pari que LR, un parti qui a toujours plaidé pour cette réforme, qui l'a proposée aux deux précédentes élections présidentielles, qui chaque année au Sénat dépose un texte pour réformer les retraites, ne pouvait pas, malgré toutes les contorsions, s'y opposer. Emmanuel Macron fait la réforme que la droite a toujours voulu faire. Et Eric Ciotti le patron LR a toujours dit qu'il la voterait. Sarkozy en a rêvé, Macron l'a fait. Le président a désormais une majorité.
Tout était prévu, mais il y a quand même eu des négociations, des discussions et des concessions. Il y a toujours des marges de négociation quand on discute d'une réforme. Le gouvernement a concédé ce qu'il avait prévu. Sur la pénibilité, sur les carrières longues, sur la retraite minimale à 1.200 euros qui est, il faut le souligner, une grosse avancée.

Pour le reste, sur le report de l'âge : 65 ans c'était l'engagement de la campagne présidentielle, mais c'est vite devenu un écran de fumée pour préparer les 64 ans accompagné d'une accélération de la loi Touraine sur l'allongement de la durée de cotisations. C'est exactement ce qu'avait dit le Président sur France 2 en octobre.

Comment cela va se passer maintenant ?

À vitesse grand V. Parce que le président a toujours voulu aller vite. Parce que, le reporter, c'était pour lui la garantie de ne pas aller au bout. Il avait accordé un délai avant les vacances de Noël pour ne pas polluer ce moment familial, mais il voulait que cela débute vite. Alors il y aura un temps de débat. Factice le débat ! Mais si ça traine en longueur, le gouvernement utilisera le 49.3. 

Si le Rassemblement national ou la gauche engagent une guérilla parlementaire, alors Elisabeth Borne pourra dégainer le 49.3, puisque le texte sur les retraites sera présenté dans une loi de finance rectificative. Autrement dit, un texte budgétaire qui permet d'utiliser le 49.3. Ça aussi, c'était prévu, même si l'objectif est de se passer d'un 49.3 synonyme de passage en force.

Donc il n'y a aucun suspense ? Si, il y a une donnée très importante : les Français. Ça c'est une variable qui est loin d'être négligeable. C'est une variable qui est impalpable. Dans les sondages, on voit que les Français sont opposés à cette réforme, mais tous ne disent pas qu'ils veulent bloquer le pays.

Est-ce que des catégories de Français dont beaucoup souffrent de la crise énergétique vont se coaguler. Où est-ce que les gens sont résignés ? Est-ce que l'anti-macronisme peut jouer ? Ou est-ce que les Français voient aussi qu'au sein de l'Europe, seuls 2 pays sont sous les 64 ans, la Slovaquie et l'Estonie...

Elle est la seule inconnue. Les Français vont-ils se saisir du sujet dans la rue ? Ou par une forme de lassitude vont-ils laisser filer ? Ça, ce n'est absolument pas prévisible.

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