ÉDITO - Quota de 4 vols en avion dans une vie : "À ce compte-là, pourquoi ne pas interdire les avions ?", demande Alba Ventura
Jean-Marc Jancovici souhaite instaurer des quotas de vols en avion, pour lutter contre le réchauffement climatique.
Quatre trajets en avion dans une vie : c'est la prescription de Jean-Marc Jancovici pour lutter contre le réchauffement climatique. Que répondre à ça ? Je vais avoir beaucoup de mal. C'est compliqué de résoudre l'équation suivante : prendre l'avion est une liberté et sauver la planète, une urgence.
J'envie ceux qui ont déjà tranché cette question. Alors c'est beaucoup plus facile pour ceux qui ont usé et abusé de l'avion - sans doute comme monsieur Jancovici - de dire aux jeunes : nous pourrions envisager que sur les quatre vols, deux soient effectués lors des études pour découvrir le monde, puis deux autres vols à l'âge adulte.
Et ensuite plus vieux, on part en vacances en Corrèze, dans les Vosges ou en Corse. On pourrait aller direct à l'Ehpad aussi. Mais à ce compte-là, pourquoi ne pas interdire carrément les avions ? De toute façon, avec quatre vols dans une vie, les compagnies vont mettre la clé sous la porte. Pourquoi les femmes ne feraient pas qu'un seul enfant ? Parce que c'est vrai quoi, ça pollue les enfants.
En fait, il ne faudrait pas dire transition écologique, mais pression écologique.
Alba Ventura
Je caricature bien sûr, et je ne mets pas en doute le sérieux de Jean-Marc Jancovici. Mais on a rebattu les oreilles de nos enfants avec l'idée qu'il faut s'ouvrir au monde, que voyager permet de comprendre les autres. On leur a dit d'apprendre le chinois parce que le marché chinois, c'était l'avenir. La Chine, que l'on n'arrive pas à convaincre, à baisser ses émissions de CO2, c'est un euphémisme.
Alors bien sûr, on ne peut pas voler encore à l'hydrogène propre et voyager en bateau, ça prend du temps que tout le monde n'a pas. Ce qui est compliqué dans cette affaire et avec ses injonctions permanentes ne plus prendre l'avion, rouler en électrique, acheter une pompe à chaleur, mettre des panneaux solaires etc... C'est qu'on a le sentiment que cette transition écologique qui est à l'œuvre - et tant mieux - doit être toujours supportée par les mêmes et se faire en un claquement de doigts. En fait, il ne faudrait pas dire transition écologique, mais pression écologique.
