Marine Le Pen est en campagne depuis un peu plus de deux ans, depuis janvier 2020.
C’est long, très long, mais bien moins long que les 15 derniers jours avant le second tour. Car la candidate du Rassemblement national n’a pas fait le plus dur. Jusque-là, elle a parlé de ses chats pour se rendre bien plus sympathique que ses idées pouvaient le laisser penser. Elle a aussi beaucoup parlé de pouvoir d’achat depuis la rentrée dernière puisqu’un autre candidat - Éric Zemmour - parlait d’immigration à sa place.
Depuis dimanche soir, c’est une autre histoire. Elle est confrontée à un candidat qui s’est largement économisé : Emmanuel Macron. Et elle a des questions bien plus précises sur son programme.
Elle ne se départit pas de son calme. Elle garde - pour en avoir fait son sujet numéro 1 - de l’avance sur le pouvoir d’achat. Comme les fondamentaux économiques sont devenus très relatifs, le sérieux budgétaire n’est plus de mise. C’est plus facile d’annoncer des lendemains moins chers. Ça vaut pour la baisse de TVA, comme sur la retraite à 60 ou 62 ans.
En revanche, nous avons retrouvé Marine Le Pen telle que nous la connaissions : sur sa vision de la diplomatie, d’aborder l’Europe ou sur les questions démocratiques. En deux jours, elle a donné deux conférences de presse et deux interviews sur ces sujets. Elle a montré qu’il y avait encore matière pour ses adversaires politiques à aller la chercher.
Sur la diplomatie, Marine Le Pen défend un rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie, une fois la guerre en Ukraine terminée. Tout en sortant du commandement intégré de l’OTAN et en se défendant d’avoir une quelconque tendresse pour le régime de Vladimir Poutine.
Sur l’Europe, elle n’est plus favorable à un Frexit mais propose de revoir le fonctionnement de l’Europe avec comme moyen de pression notre contribution financière. Pour résumer, elle s’affranchit des règles pour faire bouger les choses. C’est à peu près la même chose sur le plan démocratique : Marine Le Pen brandit le référendum, la volonté du peuple, pour contourner le Parlement ou la Constitution.
Ce n’est plus aussi simple… Ces critiques, tous ces appels à voter contre elle qui se multiplient peuvent aussi motiver son électorat. Si vous expliquez à un électeur en colère qu'il a tort, ça le met naturellement encore plus en colère. Il y a une époque où la condamnation morale du Front national de ses idées précisément l’empêchait de gagner les élections. Aujourd’hui, ces condamnations morales sont peut-être ce qui renforce le vote Rassemblement national.
Jusqu’à un certain point. Marine Le Pen, dans cet entre-deux tours, ne peut plus se faire discrète pour n’effrayer personne. C’est pour ça que pour elle c’est maintenant que la campagne présidentielle devient longue. D’ici le second tour, chaque jour compte autant que les deux ans qui viennent de s’écouler.
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