Décidément, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a du mal à mener à bien ses réformes. Son plan pour favoriser la mixité sociale est tombé à l'eau, le gouvernement a préféré le retirer. Le retrait de ce projet est une décision politique.
Pour faire simple, cette volonté de mixer les élèves est une idée de gauche. Par les temps qui courent, le gouvernement a besoin de la droite. Donc il est inutile de se mettre des obstacles, il y en a déjà pas mal sur le chemin. Imposer la mixité à l'école c'est comme imposer la mixité dans les quartiers, ça ne marche pas.
Plusieurs expérimentations ont d'ailleurs montré que la mixité n'a eu que très peu d'incidence sur les apprentissages. La mixité ne permet pas aux élèves les moins privilégiés de se hisser, et elle ne pénalise pas non plus les élèves plus favorisés. La mixité a davantage d'effets sur les rapports humains que sur les notes.
La mixité est une valeur et un atout. On vit dans une société où l'on ne se mélange pas beaucoup, chacun vit dans son milieu social, dans sa communauté. Le problème, lorsque l'on reste entre personnes qui se ressemblent, lorsque l'on n'a pas appris des autres, c'est qu'on reproduit les mêmes modèles.
L'effet pervers, les sociologues le disent, c'est qu'il faut 6 générations pour sortir de sa classe. L'école était censée produire l'inverse, sacré échec ! Donc oui, la mixité est importante. Mais le chantier de l'école est si vaste, le niveau est si faible que la priorité n'est pas là.
Il faut arrêter de demander à l'école publique de régler tous les problèmes de la société. L'école, c'est fait pour apprendre. On commence par bien apprendre le français, les maths, une ou deux langues, l’histoire-géo, les sciences, la culture…
À la place, on demande à l'école d'éveiller la conscience des élèves aux questions du genre, aux rapports filles/garçons, à la mixité, sur l'écologie. Bref, l'école remplit un nombre de missions auxquelles elle n'arrive plus à faire face.
À l'école, il est nécessaire d'avoir des professeurs bien formés, compétents, motivés, engagés, curieux, généreux et donc bien payés. Ils sont précieux. Pour apprendre, il faut des moyens et de bonnes conditions. Avec 35 élèves par classe, c'est compliqué.
Le dédoublement des classes de CP était une très bonne idée. Mais pourquoi le faire seulement en banlieue ? Pourquoi ne pas adopter la même stratégie dans la ruralité ? Il faudrait aussi peut-être revenir à cette idée que l'école de la République est bien l'école du mérite et non l'école des fans où tout le monde a la note de 10.
Tous les élèves ne sont pas obligés d'avoir le bac. Tout le monde n'est pas fait pour aller jusqu'à l'université. On est à un moment de bouleversement où l'on demande tout à l'école. Apprendre à écrire, à compter, à bien se comporter, voilà à quoi l'école sert.
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