ÉDITO - Mort de Thomas à Crépol : "Chacun cherche des gains pour les élections", dénonce Alba Ventura
La mort de Thomas à Crépol dans la Drôme vire au règlement de compte politique. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Morretti, s'en est pris aux "incendiaires du RN" qui font croire que "la France blanche est menacée".
Alors que l'Assemblée venait de marquer une minute de silence, à la mémoire de Thomas, tué à Crépol dans la Drôme, Éric Dupond-Morretti, le ministre de la Justice, s'en est pris vivement aux "incendiaires du RN". Selon lui, ils font croire que "la France blanche est menacée". Cette affaire vire au règlement de compte politique.
C’est ce qu’il se passe quand chacun essaye de ramener à lui une tragédie comme celle qui a eu lieu à Crépol. Encore une fois, tout le monde s’est précipité.
Quand je vois le porte-parole du gouvernement Olivier Véran qui se rend sur place et qui lance aux habitants : "Vous n’en pouvez plus de ces bandes violentes ? Nous non plus !", j’ai cru entendre Nicolas Sarkozy. "Vous en avez assez de cette bande de racaille ? on va vous en débarrasser". C’était en 2005, la belle affaire...
Une agitation politique
Quand je vois Éric Ciotti qui hésite avant de condamner les agissements des groupes d’ultra-droite et Jean-Luc Mélenchon qui accuse Éric Ciotti de ne pas protéger nos compatriotes musulmans, je me demande ce que bien produire cette agitation politique. Je me dis qu’au milieu de tout ça, il y a une famille qui a perdu un fils et qu’on a un peu tendance à l’oublier.
Mais la mort de Thomas dit quelque chose de la société dans laquelle on vit. Mais cette affaire est déjà jugée, chacun s’est fait son jugement. On n’attend pas de connaitre les résultats de l’enquête de police, de voir ce que les confrontations ont donné.
Chaque fait divers est utilisé, instrumentalisé, monté en épingle
Les uns pensent que c’est un raid punitif anti-blancs, et vous ne leur enlèverait pas de l’idée que c’est ça et les autres pensent que c’est une fête de village qui a mal tourné et qui devient un prétexte pour l’extrême-droite à faire des ratonnades. Chacun veut croire ce qui l’arrange.
On est 10 jours après la mort de Thomas, et personne ne s’intéresse aux faits. Ce qui intéresse les uns et les autres c’est la lecture idéologique du fait divers. Chaque fait divers est utilisé, instrumentalisé, monté en épingle. Chacun prend dans le fait divers qui confirme ce qu’il pense.
À la recherche de gains pour les élections
Pour Éric Zemmour, c’est la preuve que la France a basculé, et que l’on est en pleine guerre civile, en plein "conflit civilisationnel" pour la gauche radicale, la preuve que les Français n’aiment pas les arabes. Chacun surfe sur son récit, chacun cherche des gains pour les élections.
Dans quelques semaines, le soufflet politique sera redescendu, les fractures politiques seront toujours les mêmes, mais les acteurs politiques seront passés à autre chose. Et les familles resteront toutes seules avec leurs douleurs.
