Les hommages ont afflué à l'annonce de la mort de Gérard Collomb, ancien ministre de l'Intérieur et maire de Lyon. On retient que Gérard Collomb était d’abord ce socialiste un peu en marge, qui disait des vérités mais qui parlait un peu dans le vide au PS. Il n’était pas le seul, il faisait partie de ces socialistes qui mettait le nez de ses camarades dans l’évidence, qui regrettait que le parti ne se saisisse pas des questions "d’immigration, de délinquance, d’insécurité". Non, c’était des gros mots au PS à l’époque, il incarnait la droite du PS. Il était l’un de ceux qui plaidaient pour que son parti sorte de son parisiannisme, pour qu’il s’intéresse davantage à l’entreprise.
Collomb, c’était un peu un "social-traitre", peut-être parce que c’est Raymond Barre qui lui a mis le pied à l’étrier, qui lui a permis de se hisser à la Mairie de Lyon. Raymond Barre détestait tellement la droite locale qu’il avait mis ses réseaux, son influence à la disposition de Gérard Collomb dont il a fait son héritier. Emmanuel Macron lui doit beaucoup, il a été le premier parrain politique du futur président, il a cru en lui tout de suite, lui a apporté le poids d’une ville comme Lyon. Il a été le premier maire d’une grande ville à le rejoindre, ce n’est pas rien.
Mais il a surtout été celui, qui dans le dispositif macroniste, osait dire des choses déplaisantes au président, le seul à lui dire qu’il se trompait, le seul à lui dire qu’il devait prendre les questions de sécurité, d’immigration à bras-le-corps. Parce que lorsqu'on a géré une ville comme Lyon, on sait.
Brigitte Macron ne s’y était pas trompée, elle qui était très liée à l’ancien maire de Lyon, elle avait confiance en lui, elle savait mieux que quiconque qu’il avait vécu, roulé sa bosse, à l’inverse de certains dans l’entourage d’Emmanuel Macron qui le moquaient. Ces jeunes loups, qui le surnommaient avec mépris "son altesse sénillissime" ou bien "l’Albanais", parce qu’il parlait sans cesse de l’influence de la mafia albanaise qu’il avait vu à l’œuvre à Lyon.
Ce que disait Gérard Collomb n’entrait pas dans le logiciel macroniste. Quand il parlait des dangers du communautarisme, on le voyait comme un oiseau de mauvaise augure. Emmanuel Macron n’a pas pris en compte ses mises en garde sur les sujets régaliens, il a mis du temps à comprendre. Il a d’ailleurs fallu qu’il s’en aille pour que Macron lance la loi sur le séparatisme.
Gérard Collomb était réaliste, il était un maire, il était lucide et inquiet. Le drame de Crépol, avec la mort de Thomas, résonne aujourd’hui avec cette phrase que Gérard Collomb avait prononcée le jour de son départ du ministère de l’Intérieur : "Aujourd’hui, on vit côte-à-côte, je crains que demain on vive face-à-face. Un avertissement qu’il avait déjà lancé en 2015. Emmanuel Macron aurait dû l’écouter davantage.
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