Florent Menegaux, président de Michelin, s’est exprimé devant les sénateurs le 22 janvier 2025, suite à l’annonce fin 2024 de la fermeture des usines de son groupe situées à Vannes et Cholet. Le grand patron du géant mondial du pneu, a dressé des conclusions traitant notamment de la concurrence des pneus chinois ainsi que le coût de l’énergie et des salaires. Si le nom de Florent Menegaux n'est pas très connu du grand public, c'est bien normal !
Il est le patron de Michelin, numéro un mondial du pneu, dont le siège est à Clermont-Ferrand. Cette entreprise cultive la discrétion, ses dirigeants sont à peu près tous considérés comme des introvertis. Pourtant, Florent Menegaux, est peut-être en train de devenir, à son corps défendant, une star. Lors de son audition au Sénat, il a parlé, entre autres, des fermetures d’usines. A priori, rien d'exceptionnel, mais la vidéo de son passage tourne sur les réseaux sociaux, et sur des boucles privées.
Dans son discours, Florent Menegaux expose différentes informations a priori simples. Michelin étant présent partout dans le monde, le groupe peut comparer ses usines entre elles. D'après son grand patron, "en 2019, si une production – de pneus – coûtait 100 euros en Asie, elle en coûtait 127 aux États-Unis, et 134 en Europe".
Cette situation, déjà compliquée, était compensée par l’Europe, disposant des produits les plus innovants. En 2024 pourtant, pour une même production à 100 euros en Asie, comptez 176 euros aux États-Unis, ainsi que 191 en Europe, une différence plus qu'alarmante. Dans le cas de celle-ci, il faut prendre en compte le prix de l’énergie, les règles de concurrence absurdes, et la déclinaison des directives en Europe qui produit 27 réglementations. Tout ça est qualifié par Florent Menegaux comme un véritable "cauchemar administratif".
S'il explique limpidement les enjeux de la désindustrialisation en France et aborde les handicaps européens, le constat qu'il pose sur notre pays est encore plus alarmiste. Du côté des impôts de production, comptez 4,5% du PIB en France, contre 2,2% en moyenne en Europe, explique Florent Menegaux. Le grand patron s'est aussi exprimé sur les prélèvements sur le travail. Dans l'hexagone, quand un employeur paye 100 euros de salaire brut, cela lui coûte 142, et le salarié touche 77,5. En Allemagne, cela coute 120 à l’entreprise, et le salarié ne coûte que 80 euros. Florent Menegaux, explique donc que les activités de production de Michelin perdent de l’argent en France.
Si ces chiffres sont loin d'être rassurants, ils permettent de constater une grande clarté dans la prise de parole du grand patron du groupe Michelin. Celui-ci, ayant la réputation de quelqu'un de taiseux et humble, agit un peu à l’inverse du débat politique actuel, où l’on dit des choses peu étayées, mais très fort.
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