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ÉDITO - "Macron a raison... Les arguments utilisés par Borne contre le RN ne sont pas les bons", estime Ventura

Élisabeth Borne a été recadrée par Emmanuel Macron, qui a jugé contre-productive sa sortie sur le Rassemblement national qu'elle disait "héritier de Pétain".

Élisabeth Borne et Emmanuel Macron à Marcoussis, le 8 septembre 2022
Crédit : Michel Euler / POOL / AFP
ÉDITO - Macron a raison... Les arguments utilisés par Elisabeth Borne contre le RN ne sont pas les bons!
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Alba Ventura - édité par Guillaume Dosda
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Emmanuel Macron a raison, même si on peut comprendre la référence dans la bouche d’Élisabeth Borne, dont le père est né Bornstein. Elle, fille de déportée et orpheline d’un père qui ne s’est jamais remis de ce traumatisme. Mais Emmanuel Macron n’est pas dans les références du passé, il est dans la joute politique. Il estime, à mon avis, à juste titre, qu’on ne combat pas le parti de Marine Le Pen comme on s’attaquait à son père. Ce sont de vieilles références qui appartiennent à la Seconde guerre mondiale.

Attaquer le RN sur l’angle de la collaboration, c’était bon pour Jean-Marie Le Pen, dont le mentor s’appelait Jean-Louis Tixier Vignancour, premier candidat d’extrême droite en 65, adorateur du Maréchal. Le Pen, dont l’un des adjoints était un ancien Waffen SS, le Pen éditeur de chant nazi. Et même avec ce passé-là, ça ne marchait pas, puisque Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour en 2002. Avec sa fille, encore moins.

Mais Marine le Pen a rompu avec tout ça. Elle a fait un gros ménage, même s’il doit rester quelques crânes rasés avec lesquels elle ne risque surtout pas de s’afficher. Quant aux électeurs de Marine Le Pen, ils ne votent pas pour elle par fidélité aux idées de Pétain. Inutile de les traiter de "salauds", comme le faisait Bernard Tapie. Tout ça a un côté disque rayé.

"S'attaquer au concret"

Emmanuel Macron l’a dit hier à ses ministres, la bonne stratégie c’est de "s’attaquer au concret, au réel", s’attaquer au fond. C’est là qu’est la fragilité de Marine Le Pen,  selon le Président. Il n’a pas oublié l’effondrement de Marine le Pen, en direct, lors du débat du second tour en 2017, quand on est entré dans le fond des dossiers. Elle a reconnu elle-même qu’elle n’avait pas travaillé ses dossiers économiques.

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Marine Le Pen est puissante dans la déclaration, elle a un sens aigu de la formule, un sens politique aussi, qui lui fait se positionner au bon moment. Elle a parfois même du bon sens, mais souvent ses propositions ne tiennent pas la contradiction.

Prenez les retraites par exemple. On a bien vu à l’Assemblée qu’elle n’était pas allée s’abîmer dans une opposition parlementaire stérile. Elle a préféré dire que le plus sûr moyen de revenir en arrière, serait de voter pour elle en 2027. Mais sur le fond, elle ne dit pas comment elle finance. Elle ne dit pas qui aura droit à un retour à 60 ans. Il faut la mettre face à ses incohérences sur ses alliés européens, sur ses liens avec la Russie, face à ses décisions sur la liberté d’informer.

Il faut arrêter de caricaturer, arrêter de mépriser les électeurs. Je rappelle que treize millions français ont voté Le Pen au second tour de la présidentielle. Treize millions de salauds, ça fait beaucoup. 

La technique du Gouvernement

D’ailleurs, on voit bien comment le gouvernement se déploie. On a un Gérald Darmanin qui tend la main à la droite sur l’immigration. Il est prêt à durcir son texte. On a un ministre du Budget qui déclare la guerre à la fraude sociale (vieux thème du FN, avant même Marine Le Pen), en la liant à l’immigration et en expliquant qu’il faudra désormais avoir neuf mois d’ancienneté sur le territoire pour avoir droit à des aides.

Et on a un président, si vigilant sur l’équilibre budgétaire lors de la réforme des retraites, qui promet soudain deux milliards de baisse d’impôt aux classes moyennes, où se recrutent les bataillons d’électeurs lepénistes. Donc, vous voyez bien que l’idée est d’aller la chercher sur son terrain. Répondre point par point, montrer à ses électeurs qu’on les entend et qu’on s’occupe d’eux.

Comme rien d’autre n’a marché : ni le fait de ne plus inviter sur les plateaux Jean-Marie Le Pen, ni la stigmatisation de sa fille. Encore moins celle de ses électeurs. C’est par l’action politique, par l’efficacité et l’esprit de responsabilité qu’on mène le combat.

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