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Jean-Claude Gaudin, le 20 octobre 2017
Crédit : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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L’un des hommages les plus vibrants à Jean-Claude Gaudin est sans doute celui de son successeur, le divers gauche Benoit Payan qui écrit : "Jean-Claude Gaudin paraissait insubmersible. Son départ me peine infiniment." Et pourtant, il a été l’un de ses plus farouches opposants. Enfin, à Marseille, on est opposant, mais on se tape dans la main. Et si Benoit Payan a fait son apprentissage de la vie politique dans les pas de Jean-Noël Guérini, on peut dire qu’il a aussi grandi dans l’ombre de Jean-Claude Gaudin.
Je me demande même si Jean-Claude Gaudin n’avait pas plus de gentillesse à l’égard de ses adversaires que de ses propres troupes (la réponse est oui) C’est ça Marseille ! N’oubliez pas que Jean-Claude Gaudin a démarré sa carrière dans la coalition de centre-gauche de Gaston Defferre, avant de s’afficher libéral aux côtés de Giscard.
Gaudin était un fin tacticien.
Alba Ventura
Gaudin c’était la faconde, l’accent, l’embonpoint, c’était Raimu. Il n’aimait pas trop que l’on raille son accent et pourtant, il citait Pagnol dès que l’occasion se présentait. Il était haut en couleur, de la trempe des Pasqua, Santini, Charasse, de ceux qui vous racontent la politique comme personne. Jamais avare d’une galéjade, comme on dit sur la canebière.
Pour autant, avec ses airs de gros matou qui veille sur la bonne mère, il ne fallait pas le prendre pour un benêt. Gaudin était un fin tacticien, toujours très impliqué dans les commissions d'investitures. Il était aussi très opportuniste, et pas très regardant quand il a fallu soutenir les premières listes RPR-FN en 83 qui lui permettront en 86 de décrocher la présidence de région PACA avec les voix frontistes. Alors que Jacques Chirac avait mis en place le cordon sanitaire entre la droite et l’extrême-droite.
Gaudin c’était un monument, mais il y avait aussi l’ombre de ce monument. Évidemment, ce n’est pas au moment où quelqu’un disparaît que l’on fait un bilan, mais enfin, si la majorité a changé, ce n’est pas un hasard. Quand on règne pendant 25 sur une ville, on est responsable de ses dérives.
Son mandat aura été entaché par l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne. Par le scandale des écoles maternelles dans un état misérable et puis par ce conflit permanent sur la collecte des déchets, cet état dans l’état, dont personne, jamais, ne réussira à mettre fin. Marseille, c’était sa vie, mais a-t-il pour autant changé la vie des Marseillais ? On connaît la réponse.
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