ÉDITO - Nîmes : "Les dealers contrôlent désormais nos quartiers, pas les élus ni les policiers", dénonce Saporta

Ça partait comme un conte de Noël. Une médiathèque perdue au milieu de la cité Pissevin, dominée par des caïds, qui, grâce à un investissement public conséquent, un million d'euros tout de même, et à la promotion de la culture et de la littérature, devait réussir à éloigner les dealers.

Cependant, le Père Noël et ses elfes semblaient être occupés ailleurs, car cela s'est terminé en gabegie de l'État et en renoncement politique face aux trafics de drogue et à la violence. Fin 2018, l'État, la mairie et même l'Europe investissent près d'un million d'euros dans la médiathèque Marc Bernard. Malgré cette somme importante d'argent public, les travaux avancent difficilement. Il n'est pas facile de rénover un bâtiment lorsqu'il faut constamment déloger les squatteurs et les dealers et motiver les ouvriers à travailler malgré les tirs de kalachnikov.

Les travaux s'achèvent en 2020. Cependant, les violences se multiplient et les employés de la médiathèque, terrorisés par les dealers, ne veulent plus venir travailler. La médiathèque ferme en 2023, seulement trois ans après la fin des travaux. Et ce, malgré l'envoi par l'ancien Ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'une compagnie de CRS, ainsi que la nomination du super flic et super préfet, Jérôme Bonet. Malgré toute leur bonne volonté, eux non plus ne parviennent pas à faire de miracles.

L'établissement, rénové pour un million d'euros en 2020, ferme donc en 2023 et devrait être démoli d'ici 2027. Un fiasco sur toute la ligne.

Que cela raconte-t-il ? Que le combat contre la drogue est perdu d'avance ?

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