ÉDITO - Européennes : "Ces élections, l'exécutif les a déjà enjambées", selon Alba Ventura

Dans une interview au journal La Tribune ce dimanche 26 mai, Gabriel Attal appelle au "sursaut", à 15 jours des Européennes qui s’annoncent difficiles. Et le Premier ministre confirme une réforme de l’assurance-chômage qui va durcir les règles de l’indemnisation. Ce que l’on doit comprendre c’est que l’exécutif a décidé d’avancer quoi qu’il arrive, même contre vents et marées. Et peu importe les 15% de voix promises par les sondages aux élections européennes, peu importe la cote de popularité de l’exécutif, peu importe les oppositions, ce qu’explique le Premier ministre c’est qu’ils vont poursuivre ce qu’ils estiment bon pour le pays.

C’est une vertu, la détermination, le fait de ne pas se laisser troubler par des vents contraires, mais ça peut se retourner. Et le président Macron est sur cette même ligne : il est persuadé que si on commence à douter, on a perdu. En Nouvelle-Calédonie, il voit que la situation reste fragile malgré son déplacement, il exige une solution, dit aux parties prenantes de se mettre d’accord et il avertit : "Je peux faire un référendum à tout moment !". Emmanuel Macron est le rouleau compresseur, "j’ai un mandat, j’applique mon mandat". 

Malgré cette "détermination", aux Européennes, les jeux sont faits, même si Emmanuel Macron pense que rien n’est joué. La seule incertitude reste le comportement des électeurs de gauche, qui en fonction de leurs votes placeront la liste macroniste en 2e ou en 3e position. Mais de toute façon, ces élections, le couple exécutif les a déjà enjambées.

Quand on annonce une réforme de l’assurance-chômage (qui divise les Français) à 15 jours d’une élection, c’est qu’on s’est fait à l’idée qu’on allait perdre et que l’on a déjà "enjambé" le scrutin. En réalité, le sujet qui occupe Emmanuel Macron c’est la suite et même l’héritage. Que restera-t-il de 10 ans de pouvoir macroniste ? Emmanuel Macron a deux ans pour travailler son héritage, la trace qu’il va laisser et l’idée que son passage au pouvoir n’aura pas été inutile. Et accessoirement, il y a aussi un enjeu personnel pour Gabriel Attal : après 2027.

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