ÉDITO - "Comme Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin n’a pas de limite à son ambition", dit Alba Ventura
Gérald Darmanin a fait sa rentrée politique dans son fief de Tourcoing dimanche 27 août. Depuis plusieurs jours, le ministre de l'Intérieur fait tout pour rendre une éventuelle candidature à la présidentielle de 2027 crédible, selon Alba Ventura.
C'est une rentrée politique qui en dit long. Pour la première fois, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réuni ses amis politiques et plusieurs membres du gouvernement dans son fief de Tourcoing, dans le Nord. Un choix osé. Gérald Darmanin nous fait une Nicolas Sarkozy.
Comme son mentor, Gérald Darmanin n’a pas de limite à son ambition. Comme Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin a été maire, député, ministre du Budget, ministre de l’Intérieur. Il aurait aimé décrocher Matignon, mais Élisabeth Borne a été maintenue à son poste. Cette offensive de rentrée a l’air d’être un départ pour l'Élysée en 2027, mais cela peut aussi bien être un tremplin pour Matignon, car Gérald Darmanin a aussi en tête qu'Élisabeth Borne ne restera pas jusqu’à la fin. Il fait feu de tout bois.
Gérald Darmanin fait tout pour rendre une éventuelle candidature à la présidentielle de 2027 crédible, mais il est vraiment trop tôt pour le dire. Comme le président Macron a dit qu’il souhaitait avoir un successeur dans son camp, Gérald Darmanin le prend au mot. Non pas pour s’opposer à Emmanuel Macron, mais pour être le premier sur la ligne de départ, pour commencer à marquer sa différence.
Il cherche aussi à sortir de son statut de premier flic de France
Alba Ventura
Ce qui explique qu'il est sur tous les fronts, comme Nicolas Sarkozy, là encore. Il est très actif. On le voit partout. Il est monté au créneau sur la réforme des retraites, il était sur le pont évidemment au moment des émeutes, il est parti en guerre contre les écolos. Il occupe tous les terrains, avec des fortunes diverses comme lorsque le Conseil d’État suspend sa décision d’interdire le mouvement Les Soulèvements de la Terre (même si l’avis définitif n’a pas encore été rendu).
Comme lorsque l’insécurité, les trafics, les règlements de compte font chaque jour l’actualité. Même si on sait que lorsqu’on est ministre de l’Intérieur, on est assis sur des grenades dégoupillées. Il est partout par ce qu’il ne veut pas seulement être réduit à son poste de "locataire de la place Beauvau" comme on définit aussi le ministre de l’Intérieur.
Il cherche aussi à sortir de son statut de premier flic de France pour parler des classes populaires, des salaires trop bas, du pouvoir d’achat, des familles monoparentales, des services publics. Comme Nicolas Sarkozy en son temps vantait les classes moyennes, le mérite et la valeur travail.
Être adoubé par Nicolas Sarkozy joue-t-il pour lui ? Ce n’est pas ça qui va décider les électeurs. Nicolas Sarkozy n’a plus l’influence qu’il avait sur l’électorat de droite, même si beaucoup pensent comme lui que la prochaine présidentielle se jouera à droite. Et que celui qui sera capable de l’emporter, sera celui qui réunira la droite LR et la droite de la macronie, autrement dit l’UMP version Sarkozy de l’époque, avant qu’Emmanuel Macron ne vienne donner un coup de pied dans la fourmilière de la droite. Toute la question pour Gérald Darmanin est de savoir si malgré sa démonstration de force d’hier à Tourcoing, les électeurs qui se disent de droite, qu’ils soient chez LR, chez Macron ou chez Le Pen ou Zemmour pourraient lui accorder leur confiance.
