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ÉDITO - "Bruno Le Maire, le ministre qui ne ferme pas sa gueule et ne démissionne pas", selon Étienne Gernelle

Bruno Le Maire plaide ouvertement pour des mesures d’économies plus profondes, de quoi agacer Emmanuel Macron qui ne veut pas en entendre parler.

Bruno Le Maire et Emmanuel Macron à l'Élysée, le 21 juillet 2023.

Crédit : Christophe Ena / POOL / AFP

ÉDITO - "Bruno Le Maire, le ministre qui ne ferme pas sa gueule et ne démissionne pas"

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Etienne Gernelle

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"Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne." Tout le monde se souvient de cette phrase culte prononcée par Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Industrie et de la recherche, en 1983. Ce que l’on connaît moins, c’est le contexte, qui est quand même amusant. 

En 1983, c’est le "tournant de la rigueur". François Mitterrand, après avoir bien "cramé" la caisse depuis 1981, décide de serrer la vis, car la France n’est plus solvable. Et Chevènement, qui est plutôt sur l’aile gauche du gouvernement, n’est pas content. Il ne dit rien, mais finira par démissionner.

Et bien Bruno Le Maire, c’est, très exactement, l’inverse. Avant tout, il faut dire que contrairement à Chevènement, c’est précisément parce qu’il n’y a pas de tournant de la rigueur, en tout cas pas suffisant à ses yeux, que Le Maire s’énerve. Ensuite, le ministre de l'Économie ne ferme pas sa gueule, pour reprendre les mots de Chevènement. Cela fait longtemps qu’il fait entendre une petite musique différente sur la dette. Et il l’a même exposée dans un livre, La voie française, publié en mars chez Flammarion, et dans lequel il consacre tout un chapitre au désendettement.

Interdiction de parler dans les médias

Dans celui-ci, il plaide ouvertement pour des mesures d’économies plus profondes, et une loi de finances rectificative, ce dont Macron ne veut pas entendre parler. Et ça chauffe très fort. Son insistance exaspère le chef de l’État, qui répète – ce qui est entre nous ahurissant – qu’on n’a un problème de recettes mais pas de dépenses. Certains conseillers de l’exécutif jugent même que c’est la faute de Le Maire si l’attention est focalisée sur les finances publiques.

En conséquence, le ministre a été prié de ne pas s’exprimer dans les médias sans autorisation. Autrement dit, on voudrait lui faire fermer son clapet. Et on voit mal le ministre de l'Économie démissionner à deux mois des Européennes, et avant, dans quelques semaines, les verdicts des agences de notations Moodys’s et Standard& Poor’s. Reste à savoir si Macron, qui a déjà été tenté de l’écarter lors de remaniements, ne voudra pas le démissionner lui-même. Sauf qu’évidemment, ce n’est pas le meilleur moyen de l’obliger à la boucler.

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