Le 8 juin devait être le grand jour des opposants à la réforme des retraites, avec la discussion devant les députés d'un texte proposant de revenir à 62 ans. Sauf que la proposition de loi sera bien présentée, mais sans l'article qui abrogeait le recul de l'âge... On joue à quoi ?
On a assisté hier au 3ème acte d’une assez mauvaise pièce de théâtre. Un Vaudeville parlementaire où chacun est venu dire à l’autre qu’il faisait n’importe quoi, tandis que l’un accusait l’autre d’être un dictateur. C’était pathétique.
D’où ça vient tout ça ? Pourquoi tout ce pataquès ? Il faut s’accrocher pour ceux qui n’ont pas suivi. Il y a eu plusieurs épisodes. Après l’adoption de la réforme des retraites sans vote, le député centriste Charles de Courson qui est devenu le chef de la rébellion, le capitaine fracasse de l’opposition, a présenté une proposition de loi, pour abroger les 64 ans.
La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, membre de la majorité, a aussitôt fait savoir que cette proposition de loi n’était pas constitutionnelle. Mais c’était sans compter sur le président de la Commission des Finances l’Insoumis Eric Coquerel qui a validé le texte quand même.
C’est donc hier en commission des affaires sociales cette fois, que tous les belligérants se sont donnés rendez-vous et je peux vous dire qu’il n’y avait pas un siège vide ! Y avait-il une vraie tension ? Non, c’est du bluff. Depuis le début, c’est une pantalonnade ce texte. Tout le monde savait que cette proposition de loi n’aboutirait pas. D’abord, elle ne passait pas l’étape du Sénat.
Puis, tout était grotesque. Dans cette séquence, on a quand même vu la majorité et le gouvernement brandir l’article 40 pour s’opposer au texte. L’article 40 dit que vous ne pouvez pas créer une charge financière sans contrepartie. Or abroger la loi sur les retraites (le recul de l’âge) représente environ 20 milliards.
Oui sauf que donner des leçons d’équilibre budgétaire quand vous présentez chaque année des budgets en déséquilibre, c’est fort de café (c’est valable pour tous les gouvernements).
Tout cela a un effet désastreux
Autre incongruité : Charles de Courson, le fameux député Courson, qui a passé sa vie à défendre l’orthodoxie budgétaire et à défendre la retraite à 65 ans, se retrouve aujourd’hui à pilonner la réforme du gouvernement aux côtés de ses nouveaux amis les Insoumis et le RN. Un député LR a fini par le surnommer le Che Guevarra de la Marne (son fief).
Il a surtout chaque jour, depuis la bataille des retraites son quart d'heure de célébrité et ça c’est tout nouveau pour un homme qui est resté dans l’ombre depuis 1993. Le résultat de tout ça c’est que De Courson a présenté un texte vide de sens, que la majorité a fini par voter alors qu’elle s’y était o