ÉDITO - Abaya : "La seule religion dont il est question ici, c’est celle de l’argent", estime Isabelle Saporta

Comment crée-t-elle le buzz cette influenceuse qui pense d’abord à son petit business ? On est d’abord dans une histoire de gros sous, parce que la mode dite "modeste" vous fourgue quand même des abayas à 130 euros. Quant au buzz, c’est le meilleur moyen de faire venir le chaland. Autant dire que la seule religion dont il est question ici, c’est celle de l’argent.

Pour créer le buzz et vendre sa collection de vêtements, de voiles et autres, rien de tel qu’une bonne provocation avec une vidéo conçue pour choquer dans laquelle la Tour Eiffel est recouverte par intelligence artificielle d’un voile islamique. 

Et si ça n’avait pas suffi pour électriser tout le monde, sur TikTok la vidéo est assortie de cette phrase : “le gouvernement français déteste voir arriver” suivi du nom de la marque. Le tout assorti d’une fake news : “Tu te souviens quand ils ont interdit le hijab”, donc le voile. Sauf que c’est faux. Si la burqa, le voile intégral, est interdite dans l’espace public en France, le voile est autorisé sauf à l’école, au collège et dans les lycées ainsi que pour les agents du service public soumis à un devoir de neutralité.

Comme toujours les mêmes excités qui se détestent, se retrouvent face à face pour s’invectiver. À ma droite, ceux qui sont persuadés que c’est la France éternelle qu’on abat. Et à ma gauche, les provocateurs habituels qui secouent leur voile sous notre nez puis hurlent à l’islamophobie. Et au milieu, il y a nous. La majorité des gens donc qui voudrait juste qu’on leur fiche la paix avec les religions.

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