ÉDITO - Des déchets franciliens envoyés dans l'Eure : un village veut "résister aux poubelles des oppresseurs", raconte Saporta

D'ici 2030, un super méthaniseur devrait produire 30.000 mégawatts à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine grâce à la récupération et au tri de déchets alimentaires. Mais la question des déchets de ce méthaniseur pose problème aujourd'hui.

L'histoire débute à Gennevilliers en région parisienne comme une fable heureuse de la poubelle vertueuse. Une belle histoire de biodéchets se transformant en trésors énergétiques, capables après méthanisation de fournir du biogaz pour alimenter 5.400 foyers. Sauf que si ça fait du biogaz, la méthanisation, ça fait aussi du digestat, c'est-à-dire du déchet de déchet, dont on peut certes se servir comme engrais. 

Mais le problème, c'est que cet engrais, on va l'envoyer dans la petite commune de Serez, dans l'Eure, à 90 km de Gennevilliers. Autant vous dire que les habitants de la commune sont vent debout et ne comprennent pas pourquoi on expédie ces milliers de tonnes de digestat chez eux, plutôt que de les épandre en Île-de-France. Jean-Marc Baudin, président de l'association de protection de la ruralité à Serez, a en outre en mémoire les bouses urbaines, ces déchets issus des stations d'épuration, qu'on leur avait aussi vantées par le passé et qui se sont révélées polluées. 

Avec le digestat, cet associatif craint une pollution au nanoplastique causée par des déchets mal triés. Ça n'est pas tout. Ces milliers de tonnes de digestats vont arriver par voie fluviale à Limay. Or, Limay se trouve à 45 km de Serez. Il faudra donc la bagatelle de 870 camions pour le transporter.

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Comment voulez-vous faire accepter de transformer des communes de province en réceptacles des déchets parisiens ? Le village gaulois de Serez tente de résister aux poubelles des oppresseurs de Paris. On les comprend.

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