Non il n'en fait pas trop. On ne brade pas la mémoire. On ne joue pas petits bras avec notre Histoire, avec nos repères. On n’esquive pas les moments de transmission. On ne met pas de limite aux hommages à ceux qui se sont sacrifiés, et puis surtout, on ne modère pas les évènements qui nous rappellent ce que produit un régime autoritaire. Alors c’est vrai qu’il a la "commémoratite aiguë" le président. Jamais la cour des Invalides aura autant reçu de visites. Emmanuel Macron a à son actif 28 hommages nationaux depuis qu’il a été élu. 18 pour François Hollande et 4 pour Nicolas Sarkozy.
On a déjà dit qu’il allait saisir l’occasion de son interview télévisée ce soir pour lancer un dernier appel à son électorat en cette veille d’élections européennes. Bien sûr, la politique politicienne n’est jamais loin. Oui, il y a toujours un double discours dans ces hommages. Mais cultiver la mémoire, c’est aussi un programme politique. Il est absolument essentiel de préserver cette mémoire, de la perpétuer, essentiel de célébrer la victoire des alliées.
Vous savez, dans 10 ans, lorsqu’on fêtera les 90 ans du débarquement, il n’y aura plus aucun de nos anciens combattants. Aucun de nos résistants.
Alors pardon, mais si le président de la République ne le fait pas, qui le fait ? Il est dans son rôle quand il transmet notre Histoire, quand il salue nos héros, leurs sacrifices. Je peux vous dire que ça ne va pas s’arrêter. Emmanuel Macron doit se rendre à Oradour-sur-Glane le 10 juin, au lendemain des élections européennes, et il va enchainer plusieurs hommages et commémorations jusqu’à l’automne.
C’est difficile. Le pays est fracturé comme jamais. Mais l’unité de la nation, la cohésion, c'est un objectif que l’on doit tous avoir en tête. Surtout quand notre République est attaquée, quand notre démocratie est fragilisée. Regardez ce que font les maires, les élus, partout, jusque dans les petits villages : ils commémorent le 11 novembre, le 8 mai, c’est important.
L’école fait son travail, avec des visites, jusque sur les plages de Normandie. Ou pour les plus grands, des lycéens, jusque dans les camps de concentration. Et puis, il y a nous les parents, il n’est pas interdit de raconter à nos enfants qui étaient les Merlinettes. C'est vrai, on n’en parle jamais de ces premières femmes soldats, spécialistes des transmissions et des écoutes.
On les a appelées comme ça parce que c’est le colonel Merlin qui a créé ce corps féminin de l’armée de Terre. Il n’est pas non plus interdit à nous les parents d’arracher nos enfants à leur appli TikTok pour les emmener voir Il faut sauver le soldat Ryan qui ressort au cinéma. Comme l’a rappelé hier le Pape François à l’évêque de Bayeux : "Les hommes ont la mémoire courte".
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