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Démission du gouvernement : découvrez la lettre de Gabriel Attal envoyée à Emmanuel Macron
Le Premier ministre victime de la dissolution et des législatives anticipées a envoyé un dernier texte au président de la République. Une façon pour celui qui est présenté comme un dauphin potentiel de démontrer sa loyauté.
Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le 14 juillet
Crédit : AFP
C'est le clap de fin pour le gouvernement Attal. Le Premier ministre ne sera resté que six mois en poste à Matignon et aura été la première victime frontale de la dissolution voulue par le président de la République, Emmanuel Macron. Depuis la défaite du camp présidentiel aux législatives anticipées, arrivé deuxième force politique du pays derrière le Nouveau Front Populaire et devant le Rassemblement national, le pays attend son nouveau gouvernement.
Annoncé démissionnaire ce 16 juillet 2024, Gabriel Attal pourrait-être chargé des affaires courantes pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, le temps que la gauche unie ou une autre alliance de circonstance, ne se décident à choisir un chef de file.
En attendant, la prochaine étape de sa carrière politique comme président du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance) à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal a envoyé une dernière lettre à Emmanuel Macron. L'occasion pour lui de le remercier et de donner quelques pointeurs quant à son action future.
La lettre de Gabriel Attal
"Monsieur le président de la République,
Au moment de prendre la parole pour ce qui est peut-être le dernier conseil des ministres du Gouvernement que vous m’avez fait l’honneur de me proposer de diriger, trois mots me viennent : la reconnaissance, la passion et le devoir.
La reconnaissance, Monsieur le président de la République, bien sûr, pour la confiance que vous nous avez faite, collectivement, et que nous avons honoré, toutes et tous, loyalement. Reconnaissance, bien sûr, à titre personnel, pour tous mes ministres. Nous avons formé une équipe soudée, déterminée et au combat. Nous avons eu à cœur de nous attaquer aux vrais problèmes des Français et de changer les vies concrètement. Nous avons lancé des chantiers importants. Nous avons montré la force du collectif. Ma gratitude est infinie.
Ensuite, je voulais parler de passion.
La passion avec laquelle, depuis 6 mois, deux ans, 7 ans, nous avons servi la France, engagé des transformations majeures pour notre pays.
La passion pour notre pays, et la volonté de le changer.
La passion pour les Français, qui sont et demeureront les seuls guides et les seuls juges de notre action. Des Français que nous ne cesseront jamais d’écouter et pour lesquels nous ne renoncerons jamais à nous battre.
Et puis le devoir, enfin.
Ce sens du devoir exceptionnel qui a animé toute l’équipe gouvernementale.
Le devoir avec lequel nous avons abordé chaque réforme, chaque chantier, même les plus impopulaires.
Le devoir qui nous a poussés à négocier avec les oppositions et trouver des majorités, texte par texte.
Le devoir avec lequel nous nous sommes engagés dans la campagne législative et nous avons défendu nos convictions, nos valeurs, nos idées.
Le devoir qui nous animera jusqu’à la dernière pour assurer la continuité de l’État, aussi longtemps que vous le jugerez nécessaire, à la veille d’événements majeurs pour notre pays.
Nous aurions pu disparaître.
Nous avons évité le pire.
L’avenir est à écrire. Et je sais, Monsieur le président de la République, pour connaître les femmes et les hommes autour de cette table, que toutes et tous ont la France au cœur et que la flamme ne s’éteint jamais pour ceux qui veulent servir les Français."