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Un bureau de vote, le 12 juin 2022
Crédit : AFP
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Les moins de 35 ans ne sont que 30% à s'être déplacés aux urnes ce dimanche 12 juin. L'abstention chez les jeunes est l'un des chiffres qui a retenu l'attention à l'issue du premier tour des élections législatives 2022. C'est une photographie d'une mobilisation faible et pourtant relativement classique. Selon les spécialistes Jean-Philippe Derosier et Benjamin Morel, cette tranche d'âge d'électeurs est confrontée à la fois à une barrière structurelle ainsi qu'à une perte d'enjeu.
Le spécialiste de droit constitutionnel Jean-Philippe Derosier pointe du doigt un manque d'éducation de la jeunesse sur l'importance des élections législatives, qu'il qualifie comme "fondamentales pour le fonctionnement de notre démocratie". Le maître de conférences en droit public Benjamin Morel ajoute aussi qu'il observe "un rapport au vote beaucoup plus utilitaire, voire utilitariste. C'est-à-dire que les nouveaux électeurs vont aller voter lorsqu'elles pensent qu'il y a un enjeu au vote."
Dans ce contexte, le vote électronique est une solution avancée par les pouvoirs politiques pour faire venir les jeunes aux urnes. Pour Jean Philippe Derosier, il faut nuancer cette réflexion. "Il n'y a pas de solution miracle mais c'est un cumul de réformes, qui peuvent être des réformes sur le long court", présente-t-il.
Puis il ajoute rapidement : "Si les électeurs craignent que le scrutin soit manipulé parce qu'il est électronique, ça ne marchera pas. Il y a donc un travail d'explication des protocoles sécurisés qui pourraient être mis en œuvre. Tout cela prend du temps et de la pédagogie".
Il n'est pas possible d'assurer à la fois le secret du vote et la sincérité du vote
Benjamin Morel, maître de conférences en droit public.
De son côté, Benjamin Morel, rappelle que la Suisse et les Pays-Bas ont tenté le vote en ligne et en sont revenus. En effet, certains hackeurs ont réussi à faire tomber le système et les deux pays ont dû rétropédaler. "En réalité, quand vous interrogez vraiment les spécialistes techniques, ils vous disent qu'aujourd'hui il n'est pas possible d'assurer à la fois le secret du vote et la sincérité du vote. Soit vous renoncez à l'un, soit vous renoncez à l'autre".
Le maître de conférences en droit public. ajoute que lorsque le citoyen ne peut pas contrôler chacune des étapes du vote, "le doute est légitime". "Si le doute est légitime c'est tout l'édifice de la confiance démocratique qui s'effondre", analyse-t-il. Mais Benjamin Morel voit aussi dans le vote électronique une forme de "gadget".
"La plupart des Français vivent à moins de 10 minutes de leur bureau de vote. Cela prend 5 minutes d'aller voter, en général. Si jamais vous avez une grande proportion des jeunes qui refusent un dimanche tous les deux ans de prendre un quart d'heure de leur temps pour aller voter ce n'est pas une affaire d'application. C'est un problème beaucoup plus profond", conclut Benjamin Morel.
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