Air France n'a plus de pilote. Le PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac, avait lié son sort à un accord salarial proposé par la direction pour tenter de mettre fin à un long mouvement de grève au sein de la compagnie aérienne. Mais 55,44% des votants ont dit non lors de ce référendum, laissant le groupe en pleine incertitude après la démission de son PDG.
Invité sur RTL, l'ancien ministre des Transports Frédéric Cuvillier a jugé que cette "procédure curieuse crée plus de confusion et d'interrogations que n'apporte de solutions". "Alors qu'on assiste à un face-à-face dangereux entre la direction et les syndicats, l'État est réduit à un rôle de simple spectateur", fustige le maire socialiste de Boulogne-sur-mer.
S'il portait encore la casquette de ministre des Transports, il aurait "déconseillé à Jean-Marc Janaillac de faire ce référendum". "Il faut savoir mouiller la chemise pour éviter des situations de blocage", a-t-il plaidé, estimant qu'"Air France, c'est la France. C'est un message adressé au monde".
La place n'est pas laissée à la discussion
Frédéric Cuvillier
Frédéric Cuvillier est également revenu sur les autres conflits sociaux du moment, notamment celui de la SNCF. "La place n'est pas laissée à la discussion", regrette-t-il, pointant du doigt "un mur du refus qui s'oppose à toutes les revendications". Il estime d'ailleurs que la réforme portée par le gouvernement Macron est "inutile".
Pour lui, "Air France et la SNCF illustrent le malaise social" que connaît actuellement le pays. "On ne peut pas radicaliser le mouvement, jouer avec le feu. L'État doit être stratège, acteur, et respectueux", conclut l'ancien ministre de François Hollande.
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