Comme lors des dernières élections municipales, la question d'un report des régionales se pose. Dans une tribune publiée dans Le Figaro, dix présidents de région de droite comme de gauche s'y opposent.
"Toutes les élections sont essentielles. Ce n'est pas au Conseil scientifique de confiner la démocratie!", affirment dans ce texte Renaud Muselier (LR, PACA), François Bonneau (PS, Centre-Val de Loire, Valérie Pécresse, (ex-LR, Île-de-France), Xavier Bertrand (ex-LR, Hauts-de-France), Carole Delga (PS, Occitanie), Christelle Morançais (LR, Pays de la Loire, Hervé Morin (Les Centristes, Normandie), Alain Rousset (PS, Nouvelle-Aquitaine), Laurent Wauquiez (LR, Auvergne-Rhône-Alpes et Ary Chalus (Guadeloupe unie/LREM, Guadeloupe).
La troisième vague de l'épidémie de coronavirus pousse le Conseil scientifique à étudier l'idée d'un report. Un rapport est attendu au 1er avril. Les élections sont fixées à ce jour au 13 juin pour le premier tour et au 20 juin pour le second.
Ce scrutin est "un moment important du fonctionnement démocratique de notre pays", écrivent les signataires. "Ce serait faire preuve d'un pessimisme étonnant sur l'évolution de la situation sanitaire compte tenu des mesures annoncées et contradictoires avec l'optimisme affiché au plus haut sommet de l'État. Nous savons qu'il est possible d'organiser les opérations de vote dans le cadre d'un protocole sanitaire très sûr", ajoutent-ils. Et d'interroger : "La situation sanitaire de mars peut-elle, sous couvert d'une clause de revoyure, servir de prétexte au report d'une échéance électorale prévue en juin ?".
Dans un entretien à L'Opinion, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau estime que ce serait "une terrible défaite de mettre la démocratie entre parenthèses, une dérive autocratique très préoccupante". "Il n'est pas besoin d'être un grand politologue pour comprendre que l'intérêt d'Emmanuel Macron est d'essayer d'éviter les élections territoriales, qui pourraient être une nouvelle défaite avant la présidentielle", juge-t-il aussi.
L'avis du Conseil scientifique sera notre boussole
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement
Marine Le Pen s'est dite lundi "contre un report" de ces élections. "Ne pas (les) maintenir, cela voudrait dire les repousser à un moment où nous serons déjà dans le cadre d'une élection présidentielle, ce serait très néfaste pour notre démocratie. On ne peut pas confiner la démocratie", a fait valoir la présidente du Rassemblement national lors d'une conférence de presse.
La candidate à la présidentielle 2022 a aussi réclamé le retour, "le plus rapidement possible", de "conditions d'égales capacités à faire campagne" dans les régions, qui ne sont pas toutes confinées, pointant un "vrai problème sur le plan constitutionnel".
La tenue des élections régionales en juin comme prévu est "une absolue nécessité", a plaidé le délégué général de La République En Marche Stanislas Guerini. "Évidemment c'est cet avis qui sera notre boussole et derrière cet avis, c'est évidemment la situation sanitaire", a évoqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, laissant entendre qu'un report était possible.
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