Le gouvernement veut tourner la page de l'explosif dossier des retraites. Élisabeth Borne en a donné l'illustration lors d'un discours prononcé devant le Conseil national du parti Renaissance, samedi à Paris. "Nous sommes déterminés à accélérer" les réformes après celle des retraites, a assuré la Première ministre, deux jours avant l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron, lundi 17 avril à 20h. Elle s'exprimait pour la première fois depuis la validation partielle de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, suivie de sa promulgation par le président de la République.
"Nous voulons bâtir la France du plein-emploi", "garantir l'égalité des chances", "agir" pour la santé et encore l'éducation, a martelé la Première ministre. "Aujourd'hui, il n'y a ni vainqueur ni vaincu. Il y a une réforme difficile, je le sais. Une réforme qui demande des efforts à beaucoup de nos compatriotes, j'en suis consciente. Mais une réforme qui tient compte des situations de chacun. Une réforme nécessaire pour garantir l'avenir de notre système par répartition", a déclaré Élisabeth Borne.
Après avoir mené des consultations avec les forces politiques à la demande du chef de l'État, la Première ministre a laissé entrevoir un statu quo, alors que l'exécutif est dépourvu d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. "Je suis convaincue que si l'heure n'est pas aux coalitions, des majorités sont possibles, projet par projet, pour offrir des solutions aux Français", a-t-elle dit.
Fragilisée depuis l'adoption de la réforme par le 49.3 à l'Assemblée, après le rejet à seulement neuf voix d'une motion de censure contre son gouvernement, la cheffe du gouvernement a prôné "humilité", "respect", "attention" pour "être à l'écoute de nos compatriotes".