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"Benoît Hamon préfère être dans l'opposition avec ses idées", selon Alba Ventura

ÉDITO - "Benoît Hamon, c'est cette gauche utopique qui préfère être dans l'opposition avec ses idées qu'au pouvoir en faisant des compromis", décrypte la journaliste.

Benoît Hamon au soir des résultats du premier tour de la primaire de la gauche, le 22 janvier 2017

Crédit : SIPA

Alba Ventura : "Benoît Hamon rêve surtout d'un PS plus ancré à gauche"

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Primaire de la gauche : "Benoît Hamon rêve surtout d'un PS plus ancré à gauche", selon Alba Ventura

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Alba Ventura & Loïc Farge

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Benoît Hamon s'est hissé dimanche 22 janvier sur la première marche du podium de la primaire de la gauche. Mais de quoi Benoît Hamon est-il le nom ? Hamon en anglais, ça se dit "Corbyn". Et en espagnol, ça se dit "Podemos". Benoît Hamon, c'est cette gauche utopique qui préfère être dans l'opposition avec ses idées qu'au pouvoir en faisant des compromis. Lorsque l'intéressé est sorti du gouvernement, il a dit : "La gauche n'a pas vraiment gouverné". Sous-entendu : le président et le premier ministre n'ont pas fait une politique de gauche.

C'est une gauche qui, en France, a son électorat. C'est la tendance Mélenchon, la tendance Jadot (du nom du candidat des Verts à la présidentielle), une gauche tendance "frondeurs". C'est une gauche qui a un socle de 20 à 25% tout confondu. Mais avec un Jean-Luc Mélenchon à 15%, on ne voit pas bien comment Benoit Hamon peut faire 20%.

Jeune, mais pas naïf

Benoît Hamon ne joue pas la victoire à l'Elysée. Il lorgne depuis quelques temps sur le Sénat, sachant que sa circonscription des Yvelines est en danger. Il rêve surtout d'un PS plus ancré à gauche, d'une opposition plus radicale. Il s'est certes pris au jeu, et peut-être qu'aujourd'hui il rêve du pouvoir. Mais autant arithmétiquement il est favori pour la primaire, autant arithmétiquement il ne l'est pas pour la présidentielle. Et il le sait.

Il est jeune, mais il n'est pas naïf. Il sait qu'il est solide sur une base de la gauche du PS, mais il est fragile dans une campagne présidentielle. Ce qu'il propose va voler en éclats. Et pourtant il a fait une bonne campagne. Il est sans doute le seul qui a travaillé cette primaire sérieusement. C'est sur ses propositions qu'il y a eu du débat. Mais parlons-en de ses propositions : la "taxe robot", le 49.3 citoyen, le revenu universel, les 32 heures. Benoît Hamon, c'est quand même le candidat qui a théorisé la fin du travail. Il fallait oser.

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C'est évidemment une vision de la société qui se respecte. Benoît Hamon a peut-être raison d'avoir des utopies. Mais on doute qu'il trouve une majorité de Français qui l'autorisent à les mettre en œuvre. Même Arnaud Montebourg, qui lui a accordé son soutien sans condition, en doutait il y a quelques jours.

"Se présenter devant François Fillon, en proposant le revenu universel et la légalisation du cannabis, c'est risquer d'être renvoyé dans les poubelles de l'Histoire", disait le chantre du "made in France" avant le premier tour.

Hamon, la quintessence du système

Ses détracteurs le qualifient généralement d’apparatchik. Mais Manuel Valls aussi c'est un apparatchik. D'ailleurs il ne faut pas se tromper. On entend dire que Manuel Valls serait l'incarnation du système, et pas Benoît Hamon. Mais c'est faux. Hamon, c'est la quintessence du système. Il a été biberonné au Parti socialiste. Il a participé à toutes les associations noyautées par le PS. Il a fait SOS Racisme, l'Unef, patron des Jeunes socialistes, plus jeune député PS européen. Benoît Hamon a même réussi l'exploit d'être porte-parole du PS sans aucun mandat électif. Ça c'est fort !

L'autre point commun avec Manuel Valls, c'est qu'il est un ancien rocardien. Sauf que lui est surtout un bébé Aubry. Le gros avantage qu'il a par rapport à Manuel Valls, c'est qu'il a certes été ministre, mais il a été évincé du gouvernement, et il n'est pas porteur du bilan.

De quoi Hamon est-il le nom ? Il est aussi le nom d'un camouflet de la sociale-démocratie à la sauce hollandaise. Il est le nom d'un puissant rejet de la manière de faire de la politique depuis cinq ans.

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