Christine Lagarde prend la tête de la Banque centrale européenne. Une petite cérémonie aura lieu ce lundi 28 octobre à Francfort, durant laquelle Mario Draghi va remettre à la Française la cloche utilisée pour rappeler à l'ordre le Conseil des gouverneurs. Un outil dont elle devrait avoir besoin, car en ce moment, le conseil des 25 tourne à la cacophonie.
Dernier épisode en date, en septembre dernier, avec la démission surprise de la membre allemande du Directoire Sabine Lautenschläger, deux ans avant la fin de son mandat. Christine Lagarde va donc devoir recoller les morceaux, ce n'est plus le grand amour entre les Européens.
Les Allemands, par exemple, n'en peuvent plus de Mario Draghi, après 8 ans passés à la tête de la Banque centrale européenne, l'Italien a hérité outre-Rhin du surnom de "compte Draghila". Il est souvent représenté par des caricatures, affublé de longues canines sanglantes, qui lui permettent de sucer le sang des épargnants. Les Allemands en ont assez des taux bas, qui pénalisent ceux qui veulent placer leur argent et qui font grimper le prix de l'immobilier. Leurs banques sont fragilisées par la politique monétaire européenne. Un sentiment de rejet qui s'étend aux Pays-Bas, à l'Autriche et même à la France. Notre gouverneur, François Villeroy de Galhau, l'a dit poliment, mais ça a quand même rué dans les brancards.
On a pourtant souvent dit que Draghi avait "sauvé la zone euro". Mais ce qui était vrai un temps, n'est plus aussi bien vu. Le président de la BCE, c'est 8 baisses de taux, 10 programmes de rachats massifs de dettes 2.600 milliards d'euros injectés pour soutenir l'économie européenne. Une mesure qui a permis d'éviter le pire, en 2012, pendant la crise des dettes souveraines. Tout le monde s'était d'ailleurs dit soulagé lorsque Draghi avait annoncé qu'il mettrait autant d'argent que nécessaire pour redresser la barre.
Mais voilà, on reproche aujourd'hui au patron de la Banque centrale européenne d'avoir bloqué l'inflation et d'avoir favorisé les pays du Sud. Une position qu'il assume. Comme ultime geste de son mandat, il va réinjecter cette semaine 20 milliards d'euros dans l'économie européenne. Cependant, pour la croissance qui tourne au ralenti, il rejette la faute sur les États, qu'il accuse de ne pas se bouger assez.
Christine Lagarde, semble aujourd’hui en accord avec l'héritage de Mario Draghi. Lors de ses premières déclarations, elle laisse entendre qu'elle marchera dans les traces de son prédécesseur, au moins dans les premiers temps. On attend beaucoup de la part de l'ancienne présidente du FMI, qu'elle soit plus politique, qu'elle crédibilise l'euro face au reste du monde et qu'elle en fasse une monnaie incontournable.
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