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2 min de lecture
Des scènes de guérilla en plein cœur de Barcelone
Crédit : Pau Barrena / AFP
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Depuis plusieurs jours, les émeutes se multiplient dans les villes, aux quatre coins de la planète. À Santiago du Chili, dans le pays modèle de l’Amérique du Sud, c’est la hausse du tarif des transports en commun qui a déclenché un soulèvement populaire. Avec incendie de 78 stations de métro et de supermarchés, les affrontements avec l’armée ont fait 11 morts. À Beyrouth, au Liban, c’est une taxe sur la messagerie Whats’app qui a provoqué la fronde et les débordements dans les rues.
À Hongkong, les
manifestations violentes contre Pékin se sont poursuivies ce week-end. À Alger,
c’était le 35ème vendredi de protestation contre le régime et la
corruption. À Barcelone en Espagne, de violents troubles ont éclaté à l’occasion de gigantesques manifestations pour protester contre
la condamnation des leaders
indépendantistes catalans. En Amérique
du Sud, au Moyen-Orient,
en Asie, en Europe, les villes flambent.
C'est la "giletjaunisation" mondiale. Prenons les revendications
économiques, il y a des éléments communs manifestes. Le
refus des taxes, ou des augmentations de tarifs, en particulier sur les carburants, de la part de classes moyennes qui ont vu leur niveau de
vie se détériorer, notamment à cause des prix de l’immobilier.
La contestation des intérêts économiques des multinationales, comme en Algérie, où les manifestants refusent la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le refus des réformes, en particulier des systèmes de retraite, comme au Chili... Et, plus globalement, le refus des inégalités économiques, qui se sont accrues dans la plupart de ces pays, au profit d'une petite élite jugée déconnectée du pays.
Il y a quand même des différences dans les situations politiques, elles sont d'ailleurs incontestables. À Barcelone, c'est la cause de l'indépendance qui déchaîne les passions. À Hongkong, les manifestants font face à une dictature, ça n'est pas le cas ailleurs. Mais remarquez bien que dans tous ces pays, par delà les différences de situation, la rue conteste toujours les élites politiques et économiques, en les accusant de s'enrichir éhontément et d'être corrompus.
Et, plus encore, d'ignorer les problèmes
des citoyens. Il y a là un point commun très important.
C'est le cri de classes moyennes et populaires malmenées par un système
économique à deux vitesses. Contre une économie dominée par les contraintes
internationales, au nom desquelles on impose des réformes qui ne sont pas
acceptées.
On trouve aussi des similitudes du point de vue de la méthode, sur tous les continents, qui rappellent les troubles qu'a connus la France l'année dernière. D'abord la violence et les destructions - ça n'est pas vrai en Algérie, mais partout ailleurs, les troubles sont violents, même si c'est souvent le fait d'extrémistes minoritaires.
Ensuite, ce sont des mouvements spontanés,
qui échappent aux partis traditionnels et aux syndicats, récusés eux aussi,
pour leur appartenance aux élites. Et enfin, il y a le poids des réseaux sociaux, qui
sont les artères de ces contestations, et permettent
de les organiser. Il y a un an, les Gilets jaunes français avaient stupéfié le
monde entier. Aujourd'hui, ils ont fait des petits, sur tous les continents.
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