La bagarre n'est donc pas terminée entre Nicolas Sarkozy et les juges. On croyait l'ancien président sorti d'affaire après le . Voilà le dossier Buisson, et une nouvelle accusation de "trafic d'influence". Cela compromet-il son retour ?
Nicolas Sarkozy avait demandé à ses amis de dégager la piste d'atterrissage. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est à nouveau encombrée. Il y a donc cette nouvelle affaire qui a valu à l'ex-chef de l'État d'être mis sur écoute, depuis près d'un an. C'est quand même spectaculaire : c'est du jamais vu !
On connaît le contentieux entre Nicolas Sarkozy et les juges. Rappelez-vous de la levée de boucliers au moment de l'. Est-ce de l'acharnement de la part des juges, comme le dit la droite ? Ça on verra, on ne pourra le dire qu'au bout du compte.
Mais désormais, sur la piste d’atterrissage, il y a des dossiers : cette nouvelle affaire de "trafic d'influence" vient rejoindre l'affaire Kadhafi ou encore l'affaire Tapie. Jusqu'à présent, Nicolas Sarkozy n'envoyait que des "cartes postales" (discours aux résistants, une apparition avec Carla Bruni, une conférence prestigieuse). Là, on se demande s'il ne va pas recevoir des recommandés (le fameux petit papier bleu). C'est moins glorieux.
Il est très difficile d'affirmer que les affaires jouent sur l'opinion. La litanie des affaires agace, c'est sûr. Après, il y a ceux qui sont convaincus qu'il y a complot, qu'on veut abattre Nicolas Sarkozy, qu'on le traque. Ça, ça joue pour lui, dans son camp. Parmi les fidèles, ça resserre les rangs.
Il y a ensuite les Français qui disent : "Encore une affaire ! Ça n'arrête pas ! Il doit bien s'être passé quelque chose. Il n'y a pas de fumée sans feu". C'est peut-être injuste, mais c'est comme ça. Cela crée donc un climat négatif autour de Nicolas Sarkozy. Vous savez ce qu'on dit : ce n'est pas la certitude, c'est le soupçon qui tue ! Et cette affaire entretient le soupçon.
Il peut arriver à se sortir du bourbier indemne, bien sûr. On a déjà vu ça. Rappelez-vous le premier mandat de Jacques Chirac, empoisonné par les affaires. Il y a même un juge (le juge Halphen) qui lui avait envoyé une convocation à l’Élysée. "Chirac Jacques, 55 rue du faubourg Saint-Honoré".
On a un peu vite oublié, mais il y a eu quatre années d'affaires judiciaires autour de l’Élysée à l'époque : de la cassette Méry (vous savez, le fameux "abracadabrantesque") au "pshiiiitt" des billets d'avions payés en liquide, jusqu'à l'affaire Schuller. Il sortait presque une affaire par jour ! Tout cela n'a pas empêché Jacques Chirac d'être réélu (mal) face à Jean-Marie Le Pen.
À droite, cette nouvelle affaire Sarkozy risque de libérer des ambitions. Il y a une bonne poignée de personnalités à l'UMP qui se disent que si Sarkozy est empêché, quelle aubaine ! Un Juppé qui se dit : "Ah, va falloir y aller !" ; un Fillon qui dit : "Faut foncer !" ; une NKM : "Et pourquoi pas moi ?" ; un Copé qui n'a pas renoncé ; un Xavier Bertrand qui se dit : "Tiens, tiens !"... Sans compter tous ceux qui ne s'autorisaient même pas à y penser.
Alors bien sûr, tout le monde prendra bien garde de ne pas se réjouir trop ouvertement et de ne pas lâcher l'ancien président. Mais si Nicolas Sarkozy ne sort pas rapidement du bourbier judiciaire, vous verrez que ce n'est plus d'absence de leadership dont on parlera a droite, mais bien d'un trop plein de candidats.
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