Dix jours d'affaires ininterrompues. Affaire Copé, affaire Buisson, affaire Sarkozy, puis affaire Taubira. De ce feuilleton, il va rester un champ de ruines. Le gouvernement s'est piégé lui-même en se contredisant.
Pas d'illusion : Christiane Taubira, la ministre de la Justice, en paiera le prix, d'une manière ou d'une autre. Mais la droite ne va pas beaucoup mieux. Dans cette histoire, il n'y a que des perdants.
Mercredi 12 mars, ils étaient tous persuadés à l'UMP d'avoir joué un bon tour à la gauche en retournant l'affaire façon boomerang, en accusant le pouvoir de harcèlement, d'acharnement. Bien sûr, tout le monde se frotte les mains à droite. Même dans leurs rêves les plus fous, ils n'avaient pas imaginé que la gauche leur ferait ce cadeau. Merci Christiane !
Sauf qu'il faut faire attention à ce que disent les premiers retour des études d'opinions après cette séquence calamiteuse. Quand on regarde, par exemple, le sondage Ifop publié cette semaine par Paris-Match, que voit-on ? Tous les leaders de droite en chute libre, à l'exception d'Alain Juppé aux abris à Bordeaux.
Nicolas Sarkozy : moins 6 points. Jean-Francois Copé : moins 6 points. François Fillon, alors même qu'il n'est pas cité dans les dossiers en questions : moins six points. Cela s'appelle "dévisser". Et ça dit bien l'effet dévastateur de ces affaires.
Les Français saturent : voilà ce que disent les spécialistes de l'opinion. Face au feuilleton des affaires auquel ils assistent depuis des années sans discontinuer (affaire Chirac, affaire Clearstream, affaire Cahuzac, affaire Sarkozy aujourd'hui), les électeurs ne font plus de détail. Ils mettent tout le monde dans le même sac. Et tout le monde à la rivière.
Tout le monde, et surtout Nicolas Sarkozy, qui était en lévitation depuis quelques mois, très haut dans les sondages. Cette affaire, elle ramène l'ancien chef de l'État Sarkozy sur terre. Pas "à terre", attention ce n'est pas fini. Mais cette succession de révélations agit finalement comme une piqûre de rappel.
Nicolas Sarkozy voudrait se tourner vers 2017 comme le recours, l'homme providentiel. Ce feuilleton le renvoie au passé, à sa présidence, à sa campagne dans ses aspects les moins glorieux. Et peu importe s'il est pour partie victime de la situation. C'est la politique qui est rejetée à travers lui.
Plus étonnant, cela vaut pour François Fillon. Il n'est pas à la tête de l'UMP (à son grand dam !), il n'était pas dans le bureau avec le magnétophone de Patrick Buisson, il n'a pas été écouté par les juges. Fillon n'a rien à voir avec ces affaires. L'ancien premier ministre devrait passer à travers les gouttes, peut-être même en profiter. Mais non ! Lui aussi est emporté par le flot. Pourquoi ? Parce que les Français le considèrent comme comptable, lui aussi, des turpitudes de son camp.
On va naturellement sortir de cette séquence par les élections. Mais pas par le haut, parce que le mal est fait. Attention, il n'y aura pas d'ardoise magique. Quel que soit le résultat du scrutin, il faudra ensuite passer d'urgence à autre chose. Sortir des batailles de boules puantes, laisser la justice faire son travail, mais surtout reparler de ce qui intéresse les Français.
C'est ce qu'on entend ici tous les matins : "Faites de la politique !", "Occupez-vous de nous", "Donnez-nous des solutions face au chômage, pour le pouvoir d'achat ", "Occupez-vous de nos retraites et de nos enfants !"
Si la classe politique n'entend pas ce message, si elle ne sort pas de ses vieux travers, alors la sanction suivante sera cuisante. Peut-être que le mot est un peu faible.
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