On s'est beaucoup réuni lundi 24 mars à gauche et au gouvernement après la "gifle" des municipales. François Hollande a même écourté son séjour aux Pays-Bas pour rentrer en urgence à Paris. Il faut y voir le signe d'un président en panique.
François Hollande ne rate jamais une occasion d'aller saluer la presse, de faire du "off", de distiller quelques confidences, de donner sa lecture des évènements. Lundi à La Haye, envolé le président, disparu François Hollande ! "On vous envoie Fabius" : voilà ce qui a été dit aux journalistes !
Évidemment, il est inquiet François Hollande. Même si ça ne se lit pas sur son visage. Même s'il y a du déni dans les messages qui proviennent de Matignon ou de l'Élysée. On le dit "lucide". "Il analyse la situation", expliquent ceux qui l'ont vu ou joint par téléphone.
François Hollande, les résultats électoraux ça le connaît. Il a fait ça pendant dix ans à la tête du PS. Il sait que le premier tour dicte sa loi au second, et qu'il n'y aura pas de miracle. Il n'y a pas un bataillon d'abstentionnistes tapi dans l'ombre et prêt à voler au secours de la gauche dimanche.
Intervenir ? ce n'est pas le rôle du président. Il a laissé faire ça à Jean-Marc Ayrault dimanche soir. C'est le rôle d'un Premier ministre. Maintenant, la claque est telle que les troupes de François Hollande attendent au moins une phrase, même sibylline. "Qu'il dise au moins qu'il a entendu le message des Français : le minimum gaulliste", comme le dit un ténor du PS.
Sauf qu'il est coincé, François Hollande. S'il parle, il valide l'idée que c'est une sanction contre lui. S'il ne parle pas, il laissera le sentiment de ne pas être concerné, d'être étranger au revers qu'il vient de subir. En même temps, il ne peut pas se contenter de cartes postales avec Barak Obama, ou mercredi avec le président chinois à l'opéra et au Trianon, alors que son camp est en train de faire naufrage...
Rarement un agenda officiel aura joué autant contre le chef de l’État. S'il en reste la, c'est dévastateur. Souvenez-vous : la semaine dernière, je vous disais que Jean-Marc Ayrault est peut-être épuisé, mais qu'il peut encore servir, à condition que les municipales ne soient pas une catastrophe. Et bien c'est une catastrophe.
Depuis dimanche soir, le discours c'est : "Là, il y a eu un mort à Matignon". Les écuries des candidats potentiels au poste de Premier ministre ont remis une balle dans le fusil. Chez les amis de Manuel Valls, on est dans les starting-blocks. Manuel Valls est prêt. Laurent Fabius est à l'affut. Claude Bartolone est au taquet.
En tout cas au PS, on redoute déjà le retour à l'Assemblée dans quinze jours. On n'imagine pas les éclopés socialistes (les députés qui auront perdu leur mairie) vouloir continuer avec le même premier ministre.
C'est souvent le cas après un échec. En 1992, le PS avait pris une raclée identique aux cantonales et aux régionales. Il fallait changer Édith Cresson. C'était ce que voulaient les députés socialistes, et notamment un certain Jean-Marc Ayrault. "Je crois, en mon âme et conscience, qu'il faut manifester cette écoute aux Français (...) Cela passe par un changement de Premier ministre et une restructuration de l'équipe gouvernementale", disait-il à l'époque. C'est cruel les archives, parfois.
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