Et si Jean-Marc Ayrault avait sauvé sa tête ? C'est une idée qui circule beaucoup en ce moment dans les "milieux autorisés", comme disait Coluche. Dans les déjeuners, dans les couloirs, autour d'un café, on entend toujours la même chose : "Ayrault, il peut rester !", "Ayrault, le plus tard possible !". C'est la tonalité du moment. On peut donc dire qu'il a sauvé sa tête.
Il en profite, le Premier ministre. C'est lui qui mène la danse. "Il faut un gouvernement resserré" (sous-entendu "autour de moi"). "Il y a trop de ministres à Bercy" (là encore, "c'est moi qui gouverne"). On sent que la pression s'est relâchée du côté de Matignon.
C'est toujours la même histoire. Jean-Marc Ayrault est fidèle, loyal, sans ambition, pas calculateur pour un sou. C'est sans doute ce qui compte le plus aux yeux de François Hollande. Au petit jeu politique, on ne peut pas être deux au sommet de l'État.
Cela dit ce n'est pas fini. Il faudra voir quel sera le résultat des municipales.
Ça change sans arrêt sur le papier. Cela fait des mois que l'on vit au rythme des possibles nouveaux premiers ministres. Le maire de Paris . Il y a quatre mois, les journaux regorgeaient de confidences sur un Manuel Valls à Matignon. En janvier, on entendait dire que Jean-Marc Ayrault serait remplacé, "avant" les municipales, puis "après". Ensuite, il y a eu l'épisode Fabius, puis Bartolone.
Des scénarios que le président de la République fait parfois lui-même fuiter dans la presse. Vous savez, quand vous lisez dans les journaux "l'Élysée" ou "l'entourage" : une fois sur deux, c'est François Hollande lui-même. Il s'en amuse. Mais c'est aussi une façon de laisser toutes les portes ouvertes. Un classique !
Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy à l'automne 2010, qui réfléchissait à changer François Fillon pour Jean-Louis Borloo. Pourtant, l'ancien président apparaissait comme décidé. Et bien il hésitait. Mais Borloo s'est pris les pieds dans le tapis au moment du conflit sur les carburants. Nicolas Sarkozy ne l'a pas jugé à la hauteur. C'est comme ça qu'il a décidé finalement de garder Fillon.
C'est un proche de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, qui disait qu'"en politique, la vérité d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, et ce n'est pas forcement celle de demain non plus".
Pourquoi tant d'aller-retour ? Parce qu'un changement de premier ministre, c'est stratégique ; et parce qu'il n'y a qu'une balle dans le fusil. Si on change de premier ministre, il y a au début un effet de curiosité. Mais si ça n'a pas pris, le président aura perdu une cartouche.
On sait que l'état de grâce d'un Premier ministre est limité. Raffarin et Fillon ont vécu avec l'idée qu'ils allaient être remplacés au bout de six mois. L'un est resté trois ans ; l'autre, tout le quinquennat.
Il y a un autre aspect qui plaide pour le maintien de Jean-Marc Ayrault : les résultats économiques. Pour l'instant, il n'y en a pas, en tout cas, ce n'est pas flagrant. À quoi bon mettre un deuxième homme à Matignon, si le deuxième temps n'est pas encore venu ? C'est aussi une question de moment.
Pour le dire de manière cynique : Jean-Marc Ayrault est peut-être épuisé, mais il peut encore servir.
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