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Alba Ventura : "La gauche dans tous ses états après le discours de Hollande"

CHRONIQUE - Le virage de François Hollande vers les entreprises sème le trouble dans la camp progressiste. De la social-démocratie au centre-droit, il n'y a qu'un tout petit pas. Certains s'interrogent : mais où est donc passé la gauche ?

Un employé municipal manipule un panneau électoral le 24 avril 2012 à Lyon
Crédit : AFP / Archives, Jeff Pachoud
La gauche dans tous ses états après le discours de Hollande
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La gauche dans tous ses états après le discours de Hollande
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Alba Ventura
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C'est peu dire que le discours de François Hollande a semé le trouble à gauche. On entendait mercredi 15 janvier matin la gêne des communistes et de Jean-Luc Mélenchon sur RTL. Les Verts et le PS, en revanche, sont restés très discrets. En fait, c'est plus que de la gêne. En fait, la gauche est déboussolée. Elle est désorientée. Elle est même perdue.

C'est qui aujourd'hui la gauche ?

Que reste-t-il de la gauche aujourd'hui ? Est-ce que la gauche, ce sont les Verts ou Pierre Larrotourou qui veulent les 32 heures ? Est-ce Hollande qui soutient des accords de compétitivité ? Est-ce ceux qui veulent augmenter les impôts sur le capital ou ceux qui trouvent qu'il y a trop d'impôts ?

A moins que la gauche, ce ne soit Mélenchon qui reproche au gouvernement de martyriser les travailleurs ? Est-ce le gouvernement qui fait tout pour relancer l'embauche, quitte à jouer les entreprises. Où est la gauche lorsque le centre est prêt à voter avec le PS ? Où est-elle lorsque François Fillon déclare : "S'il y a une politique qui redonne confiance aux entreprises, je la soutiendrais" ? Ou encore quand Jean-François Copé, qui estime qu'"avec le présentation faite par le Président, quel est le député de l'opposition qui va être contre ?" Ça, c'est le baiser qui tue.

Le virage est à droite

Elle est perdue la gauche qui a voté Hollande. Cela ne se traduira pas par une révolte. Regardez l'évolution depuis l'an dernier. Le président de la République avait deux ennemis. Il y avait Jean-Luc Mélenchon. Le coprésident du Parti de Gauche, c'était sa mauvaise conscience anti-capitaliste. C'est celui qui l'a poussé à inventer la taxe à 75%. Et puis il y avait Martine Aubry. La maire de Lille attendait, tapie dans l'ombre, l'occasion de sauter sur Matignon. Elle attendait le virage à gauche pour surgir.

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Résultat aujourd'hui : on a un Jean-Luc Mélenchon isolé à la gauche de la gauche, lâché par ses amis s'allient aux socialistes aux municipales, et qui n'est plus un danger. On a une Martine Aubry qui a compris, en entendant Hollande virer loin des rivages socialistes, qu'il était inutile de se faire des illusions sur Matignon.

Le virage, il n'est pas à gauche, mais à droite. Et il n'y aura pas deux virages dans le quinquennat. Martrine Aubry le sait bien. A gauche, tout le monde l'a compris. Hollande a réussi à ficeler toute la gauche.

Un chemin sans retour

Personne n'a "intérêt" à bouger. Car aujourd'hui, tout n'est qu'une question "d'intérêt". En campagne, on a des principes et des slogans. Au pouvoir, on a des intérêts. La réalité s'impose. Exemple : Benoît Hamon, le ministre qui incarne la gauche du Parti socialiste, a demandé en urgence un rendez-vous à François Hollande ce jeudi. Pour lui remettre sa démission ? Pas du tout : il veut lui demander plus de contreparties de la part des entreprises. Lui aussi est ficelé.

Vous imaginez l'aile gauche du PS ou les Verts faire trébucher le gouvernement sur le pacte de responsabilité. Non ! Ils sont condamnés à laisser faire François Hollande, parce qu'il y a des élections, parce qu'il y a des sièges qui se jouent. Vous imaginez la gauche mettre le gouvernement en minorité, c'est-à-dire se saborder, ajouter de la crise à la crise ? La gauche ne peut rien y faire.

Hollande, l'air de rien, comme du temps où il dirigerait le PS, a admirablement neutralisé les uns et les autres. On reconnaît là l'hyper-tacticien qui, comme François Mitterrand, a fait exploser son camp pour avoir les mains libres. C'est un pari encore plus risqué que le virage social-démocrate. Parce que ce chemin-là, est sans retour.

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