François Hollande a nommé lundi 31 mars Manuel Valls à Matignon pour "ouvrir une nouvelle étape" de son quinquennat. Les choses sont donc allées très vite après l’échec des municipales.
Nommer Manuel Valls, c'est le premier acte d'autorité de François Hollande. Il avait choisi Jean-Marc Ayrault parce qu'il était complémentaire, un point d'équilibre. On a vu le résultat. Avec Manuel Valls, c'est l'inverse. C'est une facon de dire aux Français : "C'est lui que vous voulez ? Allez, chiche !"
François Hollande a choisi les Français contre sa majorité. La gauche du PS s'étrangle ? Tant pis ! Cécile Duflot va quitter le gouvernement ? Le président l'a trouvée un peu gonflée avec ses menaces. Qu'elle s'en aille !
Comme dit un très proche du chef de l'État : de la gauche de la gauche, à la social-démocratie, de toutes façons "on ne peut pas joindre tous les bouts". On ne peut pas mettre tout le monde d'accord. Donc, on assume la casse.
François Hollande ne pouvait pas se permettre une solution molle. Le Président avait amorcé le tournant avec le "pacte de responsabilité". En mettant Valls à Matignon, il confirme sa rupture. Valls, c'est choisir l'iconoclaste. Celui qui avait osé proposer la TVA sociale, la fin des 35 heures, et même de changer le nom du PS. Avec Valls, il bascule clairement. C'est la social-démocratie décomplexée.
Manuel Valls apporte à François Hollande tout ce qui lui manque. Il est aussi tranchant que Hollande est rond ! Les Français reprochent au Président d'être flou, de trop tergiverser, et de ne pas tenir ses promesses. Valls, c'est la netteté, même la rigidité, une certaines forme de parler vrai. L'ex-ministre de l'Intérieur est pressé. Il ne tient pas en place. Comme dit un de ses collaborateurs : "Le laisser assis cinq heures de suite, c'est un exploit. En revanche, quand vous lui proposez deux déplacements en deux heures, il est ravi !"
Cela vous rappelle quelqu'un ? Il y a du Sarkozy dans cet homme-là. Dans la gourmandise du pouvoir, dans cette volonté de combattre l'impuissance en politique, jusque dans l'agitation à laquelle il cède parfois.
Manuel Valls est aussi un pro de la com'. Tout est verrouillé, avec lui, jusque dans les moindres détails. C'est celui qui remettait la cravate de François Hollande en place. Avec Jean-Marc Ayrault, difficile d'échapper aux couacs. Avec Manuel Valls, la vis va être particulièrement serrée. C'est aussi ce dont le Président a besoin.
C'est un risque aussi. Parce que Valls, ce n'est pas un grognard. C'est un capitaine, version commando. On sait bien qu'il a des ambitions au-delà de Matignon.Il peut aussi avoir la nuque raide. De cela, ses ministres et sa majorité vont s'en apercevoir très vite.
Cette nomination ne change rien sur la politique menée. On le dit depuis des jours : Francois Hollande change pour ne rien changer. Manuel Valls nous le confiait, deux heures avant d'être nommé : "Hollande a créé une bulle positive avec le pacte, il ne veut rien changer".
Il y aura sans doute une différence de méthode. Ayrault, c'était ouaté. Même si l'homme peut avoir du caractère, on ne l'a pas vu. Avec Valls, ce sera carré, tranché. Dur, même. Sa marque, c'est la rapidité, l'intensité. "Aller plus vite", dit le Président.
Le problème, c'est que Valls peut se multiplier. L'économie a son rythme. On n'impressionne pas le chômage.
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