François Hollande poursuit sa visite d'État aux États-Unis. Mardi 11 février, c'était tapis rouge et dîner de gala avec Barack Obama. Aujourd'hui, il se rend à la Silicon Valley. On a beaucoup dit que ce voyage serait une "parenthèse". Cela sert aussi à donner de l'air au président.
Évidemment, il y a les dossiers diplomatiques et économiques. C'est le plus important. Mais on voit bien que politiquement, ce voyage sert à envoyer de belles images. Des dizaines par jour : les fameuses "cartes postales" (lui aussi !), mais en technicolor, version Hollywood. C'est "François main dans la main avec Obama", "François dans Air Force One", "François sur la moquette épaisse du bureau ovale", "François en smoking au dîner officiel"...
Souvenez-vous que Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy adoraient ces moments où l'on échappe à la politique française pour côtoyer les étoiles. Une façon de dire : "Regardez comme je suis beau au royaume des Grands de ce monde". C'est vrai que le président, qui a les deux pieds dans la boue chez nous, doit être heureux d'avoir enfin des souliers vernis. C'est toujours plus chic, alors qu'ici vous êtes vu comme le président plombé par les sondages.
Ce voyage, ça vous pose un homme. Ça "présidentialise", comme on dit. Même si la grande amitié que lui voue soudain Barak Obama ne trompe personne. C'est le "job" du président américain d'être le meilleur ami de tout le monde. Ça valait pour Sarkozy. Ça vaut pour Merkel ou Dilma Roussef. Ça vaut donc pour Hollande.
Est-ce que cela peut payer en terme de popularité ? À l'Élysée, on voudrait bien. On aimerait bien, en tout cas, que ça peaufine son image, avec une vraie connotation de politique intérieure. C'est bien le président des entreprises qui va visiter la Silicon Valley, le temple de l'innovation, la Mecque des start-up. Un président moderne, un président VRP. L'histoire d'un président nouveau : ça, c'est le "story telling", comme on dit. C'est l'histoire que l'on veut nous raconter.
C'est vieux comme le monde. Rappelez-vous que François Mitterrand avait fait exactement la même chose il y a trente ans. Il s'était rendu à la Silicone Valley, pour symboliser le même virage : la gauche réconciliée avec l'entreprise.
Maintenant, à la question : "Est-ce que cela va payer dans les sondages ?", il faut répondre par la négative. Cela ne fera pas bouger la cote de popularité, pas plus que l'intervention au Mali. À ce niveau d'impopularité, plus rien ne paie de toute manière. Les Français peuvent être séduits par l'image. Ils attendent le président sur leurs problèmes. Et surtout des résultats
C'est donc juste un répit. Il sera bref, parce que tout le monde s'y est mis pour lui saboter son scénario américain. Preuve en est le coup de Jarnac du patron des patrons, qui fait partie de la délégation officielle. Pierre Gattaz, furieux de la surenchère autour des contreparties demandées aux entreprises lors du "pacte de responsabilité", est allé se disputer dans l'avion avec Arnaud Montebourg, avant de saboter l'arrivée du président aux États-Unis. Gattaz, contre l'avis de l’Élysée, a donné une conférence de presse avant le chef de l'État. Cela ne se fait jamais.
Ce n'est pas mieux à Paris, et au Parti socialiste. La gauche du parti n'a rien trouvé de mieux que de se déchaîner dans un texte contre la politique économique de François Hollande, alors qu'il est aux États-Unis pour convaincre les investisseurs de venir remettre des billes chez nous.
En fait de répit, on aura surtout eu la démonstration qu'un président n'échappe pas longtemps à ses migraines.
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