Affaire Bétharram : que contient le nouveau témoignage mettant en cause François Bayrou ?
Une ancienne enseignante de l'établissement raconte avoir alerté François Bayrou de la situation quand il était ministre de l'Éducation.
Un nouveau témoignage dans l'affaire des violences au sein de l'établissement scolaire de Bétharram. Dans les colonnes de Mediapart, une ancienne enseignante de cet établissement catholique dans lequel Elisabeth Bayrou enseignait le catéchisme dans les années 90 affirme l'avoir alertée, elle et son mari, alors ministre de l'Éducation, sur des violences commises contre les élèves sans qu'ils réagissent.
"Je n'avais pas d'occasion de rencontrer François Bayrou, si ce n'est lors d'un événement où il était présent en tant que ministre de l'Éducation, raconte-t-elle. Je lui ai dit : 'il faut absolument faire quelque chose à Betharram parce que c'est très grave, je pense que c'est très très grave'."
Cette ancienne enseignante assure que François Bayrou lui a répondu : "On dramatise ". "Je lui ai dit : 'non, on ne dramatise pas, c'est vraiment grave'", conclut-elle.
"Cet article de Mediapart relève d'un délire dangereux", réagit l'entourage de François Bayrou. Plus globalement, cette ancienne prof décrit un climat d'agressivité dans cette école. Les victimes, elles, pointent tout un système, une culture de la violence dans cette école.
Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram, a croisé un surveillant aimable, exemplaire, quand il était jeune élève dans une autre commune du Béarn. Quelque temps plus tard, à Bétharram où il vit un enfer, Alain a retrouvé ce même surveillant transféré, lui aussi, à Bétharram. De bienveillant, il devient violent vis-à-vis des enfants.
"Il va rentrer à Bétharram, il va se livrer à des actes de violence sur les enfants, raconte-t-il. Et d'ailleurs, il ne s'en cache même pas. Puisqu'il dit qu'il fallait leur balancer de bonnes taloches dès la rentrée, comme ça, ils comprenaient. Je veux comprendre ce mécanisme par lequel on devient comme ça des violenteurs d'enfants avec aucune limite. Le système de Bétharram c'est la violence systémique à tous les niveaux et depuis toujours".
Selon Alain Esquerre, Bétharram a eu du mal à se défaire de cette culture de la violence. Les derniers faits dénoncés par une victime remontent à seulement 2018. L'institution doit être inspectée à la mi-mars.
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