Quasiment trois mois après la dissolution, Michel Barnier a présenté son gouvernement samedi 21 septembre. Ce nouvel exécutif est composé d'une coalition entre le parti présidentiel et Les Républicains. Cette alliance est le fruit d'une Assemblée nationale plus divisée que jamais. À l'issue des élections législatives de juin et juillet 2024, aucun groupe politique n'a réussi à acquérir une majorité absolue.
La chambre des députés est répartie en trois blocs, l'alliance entre Renaissance et Les Républicains, le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National. L'aile gauche du palais Bourbon, a d'ores et déjà annoncée déposer une motion de censure contre le gouvernement Barnier.
De son côté, le parti de Marine Le Pen attend le discours de politique générale. Le jour de la nomination de Michel Barnier, le 5 septembre, Jordan Bardella sur X (ex-Twitter) laissait le bénéfice du doute à ce dernier : "Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action. Nous plaiderons pour que les urgences majeures des Français, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, soient enfin traitées, et nous nous réservons tout moyen politique d'action si ce n'était pas le cas dans les prochaines semaines."
Pour qu'une motion de censure soit adoptée à l'Assemblée nationale, il faut qu'elle soit approuvée par 289 députés. Le NFP, qui rassemble la France Insoumise, les Écologistes, le Parti Communiste Français et le Parti Socialiste, compte seulement 182 députés. Le 1ᵉʳ octobre aura lieu le discours de politique générale de Michel Barnier. Suivant l'orientation choisie par le Premier ministre, les 126 députés du RN pourraient voter une motion de censure aux côtés du NFP.
Le 9 octobre, le Premier ministre doit transmettre au Parlement le projet de loi de finances. Ce document comporte les orientations générales du gouvernement pour l'année, ainsi que les recettes et les dépenses prévues. Par ailleurs, le ministère de l'Économie prévoit un déficit à 5,6 % du PIB. À titre comparatif, la France était à 2,5 % de déficit, il y a 6 ans.
Face à cette situation, le dimanche 22 septembre, au micro de France 2, Michel Barnier a annoncé "ne pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à l'effort national". Pour l'instant, rien n'a été clairement dévoilé à Matignon, mais Jordan Bardella prévient sur X (ex-Twitter) : "Avant de penser à augmenter le moindre impôt, il y a mille pistes de baisse des dépenses". Le projet de loi de finances pourrait donc être une nouvelle occasion pour le RN de voter une motion de censure.
La composition de l'Assemblée nationale produit une situation inédite sous la Vᵉ République. Sans être au pouvoir, le RN est en position de force. À tel point que Marine Le Pen, lors de la rentrée parlementaire de son groupe politique le 14 septembre, a appelé à une nouvelle dissolution en 2025.
Face à l'instabilité politique que pourrait représenter une motion de censure, voire plusieurs, Emmanuel Macron pourrait choisir de dissoudre l'Assemblée une nouvelle fois afin qu'une majorité nette se forme. D'après la Constitution, cette procédure pourrait être déclenchée à partir de juin 2025.
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