Nos maisons se fissurent et nous regardons ailleurs. Le phénomène est une conséquence directe du réchauffement climatique et il prend une ampleur inquiétante. En 2022, selon la Caisse Centrale de Réassurance, 190.000 demandes d'indemnisations ont été acceptées en France.
Après les inondations, les fissures causées par la sécheresse sont devenues l'an dernier le sinistre lié aux aléas climatiques le plus coûteux pour les assurances : 3 milliards et demi d'euros en 2022 ! 11 millions de maisons sont potentiellement concernées en France car elles sont construites sur des sols en argile qui gonflent et se rétractent au fil des sécheresses.
Même en Bretagne, région pourtant humide, il y a eu pour la première fois des communes reconnues en état de catastrophe naturelle l'an dernier à cause de la sécheresse. "Le phénomène va s'amplifier", selon Florence Lustman, la présidente de France Assureurs. "Cela peut créer des situations dramatiques, certains habitants doivent partir de chez eux. Car leur logement est trop dangereux. Nous avons calculé que le cout lié à la sécheresse pourrait tripler dans les 30 ans qui viennent par rapport aux 30 années précédentes".
Aujourd'hui, vous payez déjà dans votre contrat d'habitation une surprime "catastrophe naturelle "de 12%, en moyenne 25 euros. Selon Edouard Vieillefond, le directeur de la Caisse de réassurance, "il faudrait passer à 19%, soit une quarantaine d'euros par an pour équilibrer le système d'indemnisation". Et il faudra en rajouter petit à petit, au fur et à mesure du réchauffement climatique. "Le monde a changé. L'année charnière était en 2016. Nous avons constaté une hausse du phénomène depuis. Et c'est une conséquence incontestable du réchauffement du climat".
Déjà, il faut que l'état classe votre commune en état de catastrophe naturelle, étudie les bilans de Météo France... il faut un an. Ensuite, les experts interviennent, font des carottages de sol, un premier rapport, puis un 2e, il faut 3 ans en moyenne. Les assureurs veulent raccourcir ce temps, mais c’est aussi à l’État d’aller beaucoup plus vite dans la reconnaissance de la catastrophe naturelle.
Comme pour un bras cassé, vous mettez une broche en métal, dans la fissure, dans le mur et du mortier. Pour les maisons plus abimées, on peut couler des poutres en béton, et même dans les fondations, on peut forer et couler des pieux, des sortes de pilotis en béton. Et puis la vraie question, c'est la prévention : donc maintenir la même humidité toute l'année sous la maison. On peut d'abord hydrater le sol en collectant l'eau de pluie et en la relâchant au goutte à goutte grâce à un capteur placé sous la maison qui contrôle le niveau de sécheresse.
Autre solution : protéger les maisons des arbres, car leurs racines viennent pomper l’eau et assécher le sol. La solution est de poser des membranes, des tissus géothermiques. Les assureurs vont tester pendant 5 ans différentes solutions sur 300 maisons pour retenir celles qui marchent, les généraliser, protéger les maisons avant d'en arriver aux fissures.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte