Le plus vieux chien du monde, Bobbi, est mort à l’âge de 31 ans, défiant ainsi toutes les réalités, d’autant que ce n’était pas un chien de petite taille, or ce sont normalement les chiens de petite taille qui vivent plus vieux, pouvant parfois atteindre 18 ans, par rapport aux chiens de grande taille qui vivent une dizaine d’années.
Au sein du règne animal : les mammifères de grande taille (une baleine ou un éléphant) ont une longévité bien supérieure aux mammifères plus petits… Les petits animaux ont un métabolisme beaucoup plus élevé que les grands animaux, ils consomment plus d’énergie pour maintenir leur température corporelle, manger, bouger… ils sont plus sujets à toutes les variations de leur environnement, donc cela peut être une explication à leur durée de vie inférieure; ils s’épuisent plus rapidement.
Une équipe de chercheurs de l’université d’Adélaïde (Australie) s’est penchée sur la question en étudiant la longévité et les causes de décès d’une population de 164 chiens, allant du chihuahua au dogue allemand. Les grands chiens ne vieillissent pas forcément plus vite que les petits chiens, mais l’étude montre que le taux de cancers augmente proportionnellement avec le poids moyen d’une race. Donc plus les chiens sont de grande taille, plus ils ont de risques de développer des processus cancéreux précocement et d’en mourir.
Une des hypothèses avancées est que la croissance, plus longue pour les grands chiens, mobilise beaucoup de ressources et d’énergie, au détriment de l’entretien et de la réparation des cellules. Or plus un organisme est grand, plus il y a de divisions cellulaires et plus il y a de risques qu’il y ait une erreur qui se produise au cours de ces divisions et donc un risque de cancer élevé. Et pourquoi ce n'est pas le cas chez les éléphants par exemple ? car la sélection naturelle a mis en place des mécanismes de défenses, codés par des gènes, qui détruisent les cellules anormales. Ainsi les éléphants sont équipés de ce gène protecteur et sont donc particulièrement résistants aux processus cancéreux.
Et donc ce n’est pas le cas au sein de l’espèce canine car les chiens de grande taille sont le résultat d’un processus de sélection récent et rapide par la main de l’homme sur des critères morphologiques, mais sans laisser le temps à la sélection naturelle de faire émerger des gènes protecteurs contre les divisions cellulaires. Espérons que les éleveurs commencent à travailler maintenant sur la longévité des chiens, ça a d’ailleurs été le cas au sein de la race Bouvier Bernois qui était très touchée par les cancers et qui l'est moins maintenant.
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