Lundi 27 avril 2025, plus de 7.000 impacts de foudre ont été recensés en France, en montagne essentiellement, vers le Massif Central, les Pyrénées, les Alpes, le Jura et le relief Corse. Ces orages, qui éclatent en altitude, portent un nom très particulier en météo : il s'agit d'orages d'"évolution diurne", typiques de l'été. C'est vous dire à quel point nous avons actuellement de l'avance sur le calendrier !
Diurne, en opposition à "nocturne" (la nuit), cela signifie que cette instabilité se produit le jour, et même uniquement dans l'après-midi, jusqu'en début de soirée. Pourquoi à ce moment-là précisément ? Parce que c'est en fin d'après-midi que les températures sont les plus élevées, à cette époque de l'année entre 15 heures et 17 heures, et qu'il faut de la chaleur pour activer les orages.
La chaleur est en quelque sorte le carburant des orages : le matin et le soir, le soleil ne chauffe plus assez le sol et le risque d'orages disparaît. C'est aussi pour cela qu'on évoque des "orages de chaleur".
Mais pour observer une "évolution diurne", trois conditions sont nécessaires : d'abord de l'air chaud près du sol, et c'est le cas ces jours-ci, le soleil chauffant jusqu'à 25°C dans l'après-midi ; de l'air froid en altitude ; et enfin de l'humidité. Cet air froid et cette humidité sont justement les caractéristiques d'une goutte froide, actuellement en circulation en altitude dans la moitié Sud du pays.
Ensuite, c'est comme en cuisine, il faut que la mayonnaise prenne ! La montagne est un obstacle, et au contact de ce relief, l'air n'a pas d'autre choix que de s'élever, c'est purement physique et logique. Cet air est de plus en plus chaud au fil des heures, il s'élève de plus en plus, un phénomène appelé "convection", jusqu'à rencontrer l'air froid présent en altitude. Lorsque les masses d'air se rencontrent, de l'instabilité se forme, l'humidité contenue dans l'air se condense, et cela forme des nuages.
On observe d'abord des nuages en forme de chou-fleur, les célèbres "cumulus de beau temps", puis des cumulonimbus, les fameux nuages d'orages en forme d'enclume. Le plus délicat est ensuite de prévoir où l'orage éclatera, et les modèles météo en sont incapables, c'est pour cela qu'un "risque d'orages" est simplement évoqué dans les prévisions. Un orage est par ailleurs indépendant du flux général et se déplace aléatoirement : il peut ainsi déborder jusqu'en plaine, hors montagne, comme hier dans le Limousin.
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