Alerte aux algues toxiques : les sargasses envahissent les Antilles
François Bayrou lance un plan de lutte contre la prolifération des sargasses, vrai fléau pour le tourisme et l'environnement.
Un timing parfait ! Alors que le Premier ministre a lancé lundi 26 mai un plan de lutte contre les sargasses lors d'un comité interministériel de la mer qui se tenait à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), ces algues toxiques sévissaient sur les Antilles. En fin de semaine dernière en Guadeloupe, aucun bateau n’a pu naviguer entre Grande-Terre et La Désirade. Parce qu’il y avait trop de sargasses. Les bateaux ne pouvaient pas manœuvrer en toute sécurité dans les ports.
Les sargasses sont des algues brunes, présentes dans l’Atlantique, et qui déferlent notamment sur les côtes des Caraïbes. Parfois trop nombreuses, elles forment comme d’immenses radeaux qui peuvent mesurer jusqu'à 1.000 m², sur plusieurs mètres d’épaisseur. Impossible donc aux bateaux de passer.
C'est également un danger pour l’écosystème marin qui peut être étouffé par sa masse trop importante. Et lorsqu'elles échouent sur les plages, lors de leur décomposition, elles libèrent du sulfure d'hydrogène et de l'ammoniac. Ce sont des gaz toxiques pouvant provoquer des troubles respiratoires, des vertiges, des maux de tête, etc.
Ce sont également des gaz nauséabonds. Très rapidement une odeur d'œufs pourris mélangés à de l’ammoniac envahit les plages. Impossible aux locaux et aux touristes de s'y promener. Ce phénomène est tel que le réseau de surveillance de la qualité de l’air Gwad’Air mesure le taux de présence de ces gaz dans l’air. Météo-France, dans les Antilles, émet un bulletin de prévision d’échouement des sargasses avec quatre niveaux d’alerte, et en ce moment certaines côtes de Guadeloupe et de Martinique sont au niveau trois.
Les sargasses ne sont pas un phénomène nouveau mais depuis 2011, il est récurrent et en forte expansion dans les Antilles. La raison de cette hausse est encore à l’étude. Plusieurs hypothèses sont avancées comme les engrais utilisés en Amazonie qui augmenteraient le nombre de nutriments dans les eaux et feraient proliférer les algues. L’augmentation de la température de l’eau serait aussi un facteur de la hausse des nutriments. Ce serait en fait un mélange de facteurs climatiques et de facteurs anthropiques.
