Crise climatique : comment la fonte des glaciers oblige l'Italie et la Suisse à modifier leur frontière

Ça concerne une petite zone des Alpes entre la Suisse et l’Italie : le Mont Cervin, 4.500 mètres d'altitude, à une soixantaine de kilomètres à l'est du Mont Blanc. Sa ligne de crête est la frontière naturelle qui sépare la Suisse, située sur le versant nord, et l’Italie au sud. Elle est alimentée par des neiges éternelles et des névés (amas de neige durcie). Sauf qu’avec le réchauffement climatique, tout cela fond, la ligne de crête bouge. La frontière de départ ne correspond plus à la frontière actuelle.

La Suisse et l’Italie se sont donc mis d’accord pour définir de nouvelles frontières. Le Conseil fédéral suisse a signé vendredi 27 septembre le traité. L’Italie doit encore le ratifier mais les deux pays ont validé les changements en mai de l’année dernière. Car la situation se dégrade chaque année.

En presque 25 ans, depuis 2000, les 1.400 glaciers suisses ont perdu 28% de leur superficie, selon le GLAMOS, le réseau des relevés glaciologiques suisse. Celui-ci a d'ailleurs publié mardi, comme tous les 1er octobre, le bilan de l’état de ces glaciers sur les douze derniers mois. Les glaciers suisses ont perdu en une année 2,4% de leur volume, sachant qu’il a en plus beaucoup neigé l’hiver dernier. En 2022-2023, cette perte était de 4%. En 2021-2022, la pire des années, c’était une baisse de 6% du volume. Les frontières n'ont pas fini d'être redessinées.