Climat : Jean-Marc Jancovici explique pourquoi il est très important de sauver les pôles et les glaciers

Emmanuel Macron a organisé vendredi un grand raout : One Planet - Polar Summit, qui s'est conclu par un appel de Paris pour tenter de sauver les pôles et les glaciers. Ça peut paraître loin les pôles, le Groenland c'est loin, peu de gens vont y passer leurs vacances. Et l'Antarctique, c'est encore pire. En fait si, c'est très important de s'occuper de cette glace. Les glaciers, selon l'endroit où ils se trouvent, occupent des fonctions extrêmement importantes pour les Hommes. 

D'abord, tous les glaciers qui sont dans les montagnes, qu'il s'agisse des Alpes ou de l'Himalaya, ont la fonction de nous fournir de l'eau douce en quantité significative, en particulier l'été, de telle sorte qu'à l'aval, l'agriculture, éventuellement la navigation sur les fleuves, l'irrigation des cultures, dépendent des glaciers de façon très importante. Ensuite, ce sont des régulateurs du climat. La glace a une inertie thermique très importante. Et enfin, si ces glaciers fondent, ça fait monter le niveau de l'eau. Et là, on ne parle pas de petites quantités : si le Groenland fond, c'est six mètres d'eau en plus, si l'Antarctique de l'ouest fond, c'est trois mètres d'eau en plus et si l'Antarctique de l'Est, la grosse partie de l'Antarctique, fond, c'est 60 mètres d'eau en plus. 

Donc stabiliser les calottes glaciaires, c'est quelque chose qui aura de l'importance, y compris au Havre, à Dunkerque ou à Marseille... 

Que faire ?

Le drame, c'est que si on veut préserver les glaciers, il n'y a malheureusement rien d'autre à faire que d'émettre le plus vite possible de moins en moins de gaz à effet de serre. Parce qu'en fait, ce qui va se passer avec cette glace, est une réponse au réchauffement climatique. L'air se réchauffe, l'eau de l'océan se réchauffe, l'eau de l'océan monte. Cela va déstabiliser la montée et le réchauffement va déstabiliser les calottes polaires de façon significative. Le One Planet - Polar Summit se confond avec les accords de Paris qui ont eu lieu en 2015 et qui invitaient le monde entier à baisser ses émissions le plus vite possible. Si on veut préserver cette fonction de châteaux d'eau gelée que nous avons dans les Alpes ou l'Himalaya ou les Andes, et cette fonction de régulateur du climat, eh bien il faut, comme pour le reste, baisser le plus vite possible nos émissions. 

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