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Yanis, 5 ans, tué pour avoir fait pipi au lit ? Son beau-père et sa mère devant les assises

Le beau-père et la mère de Yanis sont jugés à partir de ce lundi 16 novembre, alors que ce petit garçon de 5 ans est, selon les expertises, mort après avoir été frappé violemment.

L'entrée de la salle des assises de Saint-Omer (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Paul Turban & AFP
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Yanis, 5 ans, est-il mort roué de coups après qu'il avait fait pipi au lit dans la nuit du 5 au 6 février 2017 ? C'est ce que la cour d'assises du Pas-de-Calais doit tenter de déterminer alors que s'ouvre ce lundi 16 novembre le procès du beau-père de l'enfant et de sa mère.

Durant cette froide nuit de février, les pompiers avaient été appelés par le beau-père de Yanis. Il expliqua alors que l'enfant était tombé inanimé après avoir couru pendant plus d'une demi-heure le long d'un canal, par une température de 5 degrés. Une punition coutumière dans cette famille, alors que Yanis avait fait pipi au lit. 

Toutefois, à Aire-sur-la-Lys où la famille passait un week-end dans une petite cabane sans eau ni électricité, le petit garçon était allongé, en chaussettes et slip trempés, inanimé, le corps froid et couvert de marques de coup. Selon le beau-père, il s'était plaint de douleurs aux jambes avant de tomber inanimé. Les pompiers n'étaient pas parvenus à sauver le petit garçon. 

De légers coups, mais pas de coups mortels ?

Âgé de 31 ans à l'époque, le beau-père de Yanis avait fini par changer de version, admettant avoir porté quelques coups sur le crâne de l'enfant avec les doigts, ainsi qu'un léger coup avec une lampe de poche. Toutefois, cette version ne permet pas d'expliquer à ce jour ce qu'ont constaté les experts. 

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En effet, Yanis est décédé d'un traumatisme crânien. De plus, les experts ont constaté des marques d'étranglement et des signes d'immersion dans le canal. Autrement dit, le petit aurait vécu un véritable calvaire avant sa mort, avant de recevoir un coup violent fatal. Un long calvaire : certaines marques dataient d'avant la nuit de la mort, selon les experts. 

Deux chefs d'inculpation

Ce sont donc pour deux chefs d'inculpation que le beau-père va comparaître, alors qu'il a reconnu avoir administré des fessées à l'enfant et lui avoir frotté les cheveux pour lui faire "entrer des idées dans la tête" : homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans et violences par ascendant depuis août 2015

Pour le procureur de Boulogne-sur-Mer, l'accusé est un "survivaliste". Mais pour son avocat, Maître Stéphane Daquo, l'homme n'avait pas l'intention de tuer son beau-fils et il récuse les violences habituelles : il n'est pas un "bourreau d'enfant", ni même un marginal. "Il apparaît dans le dossier qu'il s'occupait plutôt bien de Yanis, lui était attaché, lui apprenait pas mal de choses", insiste l'avocat. 

"Pour le soir des faits, il y a une vraie zone d'ombre. Deux expertises médicales sont un peu contraires, on va se battre là-dessus, il y aura un vrai débat d'experts", assure Me Stéphane Daquo. Il insiste sur le fait que son client a appelé les secours et couru sur les derniers mètres en portant Yanis.  

La mère jugée pour ne pas avoir empêché son conjoint

Le beau-père de Yanis ne sera pas seul au procès : la mère de Yanis comparaîtra, libre, pour ne pas avoir empêché un crime ou un délit contre son fils. Selon ses proches, le comportement de cette femme, alors âgée de 23 ans, avait changé depuis qu'elle était en couple avec l'autre accusé, dont elle était très dépendante affectivement.  

La jeune mère avait quitté son précédent compagnon, qui avait reconnu Yanis sans en être le père biologique, alors qu'il était incarcéré pour des violences envers elle et l'enfant. La mort de Yanis est intervenue à un moment où le couple qu'elle formait avec son nouveau conjoint connaissait des difficultés.  

Un de ces "enfants fantômes"

Plusieurs associations de protection de l'enfance se sont constituées parties civiles. Dans ce département du Pas-de-Calais où le nombre d'enfants placés est particulièrement élevé, la famille n'était pas suivie par les services sociaux

L'institutrice et la directrice de l'école de Yanis n'avaient pas remarqué de traces de coups, notant seulement un problème initial de socialisation et de fréquentes absences pour maladie. "Cet enfant est passé au travers de toute surveillance", déplore Yves Crespin, avocat de l'Enfant bleu et la Voix de l'enfant. "C'est sûr qu'il y a des enfants qui passent sous les radars, des enfants fantômes". 

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